Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Tribune Chrétienne

Depuis 2000 ans

Il est temps d’abolir le célibat obligatoire

Un évêque suisse a appelé à la fin du célibat obligatoire des prêtres et à l’ordination des femmes dans une interview publiée le dimanche, quelques jours avant sa participation au Synode de la Synodalité qui se tiendra dans les semaines à venir à Rome.

“Il est temps d’abolir le célibat obligatoire”,

a déclaré Mgr Félix Gmür, l’évêque de Bâle, au journal suisse NZZ am Sonntag le 24 septembre. Le prélat a expliqué :

“Le célibat signifie que je suis disponible pour Dieu. Mais je pense que la société actuelle ne comprend plus ce signe. Beaucoup pensent :

Qu’est-ce qui ne va pas chez cette personne ? A-t-elle un problème ?

Lorsqu’un signe n’est plus compris, il faut le remettre en question.”

“Je n’ai aucun problème à imaginer des prêtres mariés”, a ajouté Mgr Gmür, âgé de 55 ans.

Mgr Gmür n’a pas seulement remis en question le célibat, il a également abordé un autre sujet controversé : l’ordination des femmes. “La subordination des femmes dans l’Église catholique me semble incompréhensible. Des changements sont nécessaires là-bas”, a-t-il déclaré. “Je suis en faveur de l’ordination des femmes ; cela sera également un sujet lors du prochain Synode à Rome”, a-t-il ajouté.

Bien que le célibat ait fait l’objet de débats et de spéculations, le pape François a déclaré à plusieurs reprises que la question des femmes prêtres était clairement définie, tout en précisant le rôle essentiel des femmes dans l’Église catholique.

Dans son interview publiée le dimanche, Mgr Gmür a également parlé de la nécessité d’une répartition plus équitable du pouvoir au sein de l’Église.

“Nous devons mieux répartir le pouvoir”, a-t-il affirmé, ajoutant que la Conférence épiscopale suisse (CES) était en train de créer un tribunal pénal et disciplinaire ecclésiastique, qui agirait de manière indépendante des évêques et serait composé d’experts externes. “Je pousserai à Rome pour que l’Église se décentralise”, a ajouté Mgr Gmür.

Les déclarations provocantes du prélat suisse interviennent dans un contexte de scandale actuel d’abus du clergé qui a secoué l’Église catholique en Suisse. Plus de 1 000 cas d’abus sexuels ont été signalés, et la Conférence épiscopale suisse, sous la direction de Mgr Gmür depuis le 1er janvier 2019, a été critiquée pour sa gestion de ces affaires.

Élu président de la CES le 3 septembre 2018, Mgr Gmür a reconnu ses propres lacunes. “Oui, j’ai commis des erreurs”, a-t-il admis, ajoutant que “chaque conversation avec les victimes m’a changé”. La Conférence épiscopale suisse a également révélé qu’une enquête menée par le Vatican sur la gestion des accusations d’abus était en cours et devrait se conclure à la fin de l’année. Les accusations contre plusieurs membres de la CES ont été envoyées au Dicastère pour les évêques de Rome, qui a nommé l’évêque Joseph Bonnemain, de la Diocèse suisse de Chur, pour diriger l’enquête.

Selon les chiffres officiels, en 2020, l’Église catholique en Suisse comptait environ 3,1 millions de fidèles, ce qui correspond à une proportion de 33,8 % de la population. En 2010, ce chiffre était de 38,6 %.

Recevez chaque jour notre newsletter !

Lire aussi :