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[ Italie ] Les prêtres menacés et attaqués par la mafia

Photo by Raymond Octavian
Photo by Raymond Octavian
"Même en Italie, la préférée de Dieu, la soutane ne décourage plus les intimidations et même les actes sacrilèges."

Don Maurizio Patriciello en sait quelque chose, le curé du Parco Verde de Caivano devenu désormais le visage symbolique de la lutte contre la Camorra. Ces dernières semaines, le juge d’instruction de Naples a émis 13 mesures de précaution à l’encontre de certains membres présumés de la criminalité organisée, accusés d’avoir fait exploser, la nuit du 12 au 13 mars 2022, une bombe devant le portail de l’église San Paolo Apostolo pour effrayer le prêtre.

Dans son homélie de dimanche dernier, don Patriciello a dénoncé avoir reçu de nouvelles menaces et a signalé avoir vu deux voitures suspectes près de l’église.

Même en Italie, la préférée de Dieu, la soutane ne décourage plus les intimidations et même les actes sacrilèges.

À Francolise, dans la province de Caserte, samedi dernier, on est passé directement à l’action et la voiture garée devant le domicile du curé de Sant’Andrea del Pizzone, don Marcos Aparecido de Goes, a été incendiée.

D’après les images examinées par les carabiniers, il a été constaté que les flammes ont été délibérément provoquées par un homme qui a versé un liquide inflammable sur la voiture.

Un autre incident, peut-être encore plus grave, s’est également produit samedi, mais en Calabre, plus précisément à Pannaconi, hameau de Cessaniti, dans la province de Vibo Valentia. Alors qu’il célébrait la messe dans l’église de San Nicola, le curé don Felice Palamara s’est rendu compte au moment de la consécration qu’une odeur inhabituelle émanait des ampoules de vin et d’eau. Il a suffi au prêtre de porter le calice à sa bouche pour être pris de malaise. Une analyse ultérieure du contenu des ampoules a révélé que quelqu’un y avait versé de l’eau de Javel.

Don Palamara avait déjà été l’objet, même récemment, de quelques menaces pour ses campagnes en faveur de la légalité dans une commune de la province de Vibo Valentia actuellement sous commission d’enquête de la Dda de Catanzaro sur les infiltrations mafieuses.

Une action criminelle qui aurait pu entraîner la mort du prêtre, déjà cardiaque, et qui constitue également un acte sacrilège contre le Sang du Christ.

Ces faits divers, malheureusement recueillis uniquement par des journaux locaux et seulement dans des cas sporadiques par des journaux nationaux, dessinent une situation bien différente de celle encore reproduite dans les films et les séries télévisées qui continuent de présenter des patrons et des clans respectueux – voire complices – de l’Église, du clergé et des liturgies.

La recrudescence des attaques contre les prêtres anti-clans est la conséquence d’une Église qui défend sa communauté contre les abus des tyrans habituels, au nom des enseignements évangéliques et des directives des diocèses et du Saint-Siège.

Des incidents qui se sont répétés et se répètent ces dernières semaines, avec une tendance qui commence à susciter des inquiétudes au niveau diocésain et qui se caractérisent par une volonté, de la part des mafias, de réaffirmer leur domination sur le territoire, allant jusqu’à menacer plus fréquemment ceux qui exercent leur ministère avec simplicité et quotidien ».

La criminalité organisée cherche à s’approprier les expressions de la dévotion populaire pour se légitimer, mais ils constituent la preuve la plus flagrante de l’antagonisme entre la violence et le christianisme.

Adaptation et traduction de la Nuova Bussola

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