Le père Natale Santonocito, prêtre du diocèse de Palestrina ( région du Lazio, à environ 35 km à l’est de Rome) et curé de San Cesareo, a été excommunié pour schisme après avoir publiquement contesté l’autorité du pape François. La décision, annoncée par l’évêque Monseigneur Mauro Parmeggiani, intervient après plusieurs avertissements et un procès canonique.
L’annonce de l’excommunication du père Natale Santonocito a été faite le 29 janvier 2025 par un communiqué signé par le chancelier diocésain, le père Jean Willy Bomoi Nkandans. Cette sanction canonique repose sur l’application du canon 751 et du canon 1364, §1 du Code de droit canonique, qui définissent le schisme comme le refus de la soumission au Souverain Pontife ou de la communion avec les membres de l’Église qui lui sont soumis, et le punissent par l’excommunication latae sententiae, c’est-à-dire automatique.
Des déclarations répétées contre le Pape François
Le père Santonocito avait publié une première vidéo le 8 décembre 2024 sur YouTube et Facebook, dans laquelle il affirmait : depuis onze ans, nous avons un antipape. Celui que l’on appelle François n’est pas le Pape, il ne l’a jamais été, car Benoît XVI, le 11 février 2013, n’a pas renoncé au pontificat.
À la suite de ces propos, Monseigneur Mauro Parmeggiani, évêque de Tivoli et Palestrina, avait réagi rapidement en lui imposant une restriction de ses facultés ministérielles, à titre de mesure conservatoire. Un communiqué officiel avait été diffusé pour informer les fidèles et clarifier la position de l’Église face aux accusations du prêtre.Cependant, loin de se rétracter, le père Santonocito a persisté dans ses déclarations. Le 14 décembre 2024, il a publié une seconde vidéo, intitulée Message de Noël, dans laquelle il a réitéré ses propos, rejetant l’autorité du pape François.
Devant cette « récidive », un procès canonique extrajudiciaire a été ouvert. Le 17 décembre 2024, le prêtre a comparu devant le juge délégué, mais il a une nouvelle fois confirmé ses positions. Cette obstination a conduit à l’émission du décret d’excommunication le 20 janvier 2025.
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Une exclusion totale de la vie ecclésiale
En raison de son excommunication, le père Santonocito est désormais privé de toute fonction ecclésiastique. Il lui est interdit de célébrer l’Eucharistie et les autres sacrements, de recevoir les sacrements, d’administrer des sacramentaux, ainsi que de participer activement à toute célébration liturgique. Il ne peut plus exercer d’office, de ministère ou de charge ecclésiastique, ni poser d’actes de gouvernement au sein de l’Église.Le diocèse de Tivoli et de Palestrina a également précisé que cette excommunication vise à aider les fidèles à exercer un discernement sain afin d’éviter toute adhésion aux enseignements schismatiques du prêtre excommunié.
Un cas qui n’est pas isolé
Le père Natale Santonocito n’est pas le premier prêtre à être excommunié pour refus de reconnaître l’autorité du pape François. En janvier 2024, le père Ramón Guidetti, du diocèse de Livourne, avait subi la même sanction pour avoir qualifié le Pape d’usurpateur.D’autres cas similaires ont été enregistrés en Argentine, où Fernando María Cornet a été excommunié et renvoyé de l’état clérical, ainsi qu’au Costa Rica, avec Pablo de Jesús Tamayo Rodríguez, et au Brésil, avec Leonardo Holtz Peixoto.
L’affaire la plus médiatisée reste celle de Monseigneur Carlo Maria Viganò, ancien nonce apostolique aux États-Unis entre 2011 et 2016, qui a été excommunié en juillet 2024 pour avoir refusé de reconnaître et de se soumettre au Souverain Pontife.
Cette excommunication s’inscrit dans une série de sanctions prises par l’Église contre ceux qui, au sein du clergé, contestent publiquement l’autorité du Pape.