Un mois après la clôture des Jeux olympiques, Thomas Jolly, le directeur artistique de la cérémonie d’ouverture, a tenu des propos volontairement provocateurs en réponse aux critiques qui ont entouré l’événement le 26 juillet dernier. Interrogé par Le Monde, il a été questionné sur la séquence controversée mettant en scène des drag-queens et le chanteur Philippe Katerine, qui apparaissait à moitié nu et peint en bleu pour incarner le dieu grec Dionysos.
Dans sa défense, Thomas Jolly a rappelé que « les rois français se poudraient et portaient des talons » et a évoqué Sainte Jeanne d’Arc, qualifiée de « l’une des plus grandes travesties de notre histoire ». Il a ajouté : « N’a-t-elle pas été condamnée parce qu’elle était vêtue en homme ? Notre culture est faite de cette fluidité de genres ».
« Une grande fête païenne »
L’artiste a également affirmé que la cérémonie avait une dimension « politique », tout en se défendant de tout « prosélytisme ». « Ma mission était de dire qui nous sommes. Dans tous les tableaux apparaissaient des corps différents, de la diversité, des femmes et des hommes maquillés ou costumés. Le théâtre était partout, la question des genres également », a-t-il déclaré au journal.
Pour mémoire, une partie de la cérémonie d’ouverture avait suscité l’indignation en raison d’une séquence avec la DJ Barbara Butch et les drag-queens, censés évoquer La Cène peinte par Léonard de Vinci. Face à ces critiques, Thomas Jolly a réagi en affirmant qu’il s’agissait davantage d’une représentation du Festin des Dieux de Jan van Bijlert. « L’idée était plutôt de faire une grande fête païenne reliée aux dieux de l’Olympe, l’Olympisme », a-t-il expliqué sur BFMTV le 28 juillet dernier, justifiant ainsi la présence de Dionysos, « le dieu de la fête, du vin, et père de Sequana, déesse reliée au fleuve ».