Le Général Joseph Aoun, ancien chef d’état-major des forces armées, a été élu président de la République libanaise, conformément au système confessionnel du Liban, qui réserve ce poste à un chrétien maronite. L’élection, qui s’est tenue au Palais du Parlement à Beyrouth, marque la fin de plus de deux ans de vide institutionnel, après treize tentatives infructueuses.
Lors de son discours, le nouveau président a souligné sa volonté de rassembler les Libanais : « Je serai le président de tous, au service de l’unité et de la stabilité de notre pays. »
Ce second tour a été marqué par des pressions exercées par les grandes puissances étrangères, notamment la France, les États-Unis et l’Arabie saoudite, qui avaient averti que l’échec de cette élection entraînerait un gel des aides financières indispensables pour un Liban en crise.
Au premier tour, Joseph Aoun avait obtenu 71 voix, insuffisantes pour atteindre la majorité qualifiée de 86 voix nécessaire. Les parlementaires chiites d’Amal et du Hezbollah avaient voté blanc ou invalidé leurs bulletins en écrivant des mots tels que « liberté » ou « Constitution ». Cependant, au second tour, Aoun a recueilli 99 voix, devenant ainsi le 14ᵉ président de la République libanaise.
D’après certaines sources, l’élection de Joseph Aoun aurait été appuyée par des acteurs internationaux, notamment Israël, via le Premier ministre Benjamin Netanyahou. Ce choix serait perçu comme un gage de neutralité politique, notamment pour garantir la mise en œuvre de la résolution 1701 de l’ONU, qui encadre les frontières entre Israël et le Liban.
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Cette élection constitue une défaite politique pour Hezbollah et Amal, bien que Nabih Berri, chef d’Amal et président du Parlement, ait sans doute obtenu des concessions en échange de son aval.
Dans les rues de Beyrouth, la population accueille cette élection avec soulagement, après plus de deux ans de paralysie institutionnelle. Des scènes de joie ont éclaté autour du Parlement, où des citoyens ont échangé des « mabrouk » (félicitations en arabe).
Cependant, les défis restent immenses. Joseph Aoun hérite d’un pays plongé dans une crise économique profonde, marqué par des divisions confessionnelles et politiques exacerbées, et toujours fragilisé par les récents affrontements entre Hezbollah et Israël.
En tant que chrétien maronite, Joseph Aoun incarne la continuité d’un pacte national qui garantit l’équilibre entre les confessions religieuses du Liban. Son élection représente une chance pour le pays de retrouver une certaine stabilité, mais aussi une lourde responsabilité dans un contexte régional tendu.
Le Liban entre désormais dans une nouvelle phase, avec l’espoir que ce président chrétien maronite saura rassembler et conduire le pays sur un chemin de paix et de prospérité.