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Journal LA CROIX : progressiste mais pas très catholique …

Une fois de plus, le quotidien La Croix a décidé de semer le doute sur la doctrine chrétienne et particulièrement lors d’un article paru en mars 2023 sur la théologie du corps de Saint Jean-Paul II.

Au nom de l’évolution d’une Eglise qui doit suivre l’air du temps, le quotidien a présenté une version tronquée de ce qu’est la vision de la personne humaine – corps, âme et esprit – développée par le Pape Jean Paul II. 

En la présentant comme un idéal inaccessible, l’article très critique est accompagné d’un entretien avec Mgr Philippe Bordeyne, président de l’Institut Jean-Paul II pour les sciences du mariage et de la famille, intitulé “Sexualité et christianisme : ‘Il faut tenir compte de l’écart entre le désir et la réalité'”.

Ce journal chrétien semble vouloir insinuer que la théologie du corps développe “un discours idéalisé et un peu iréniste” sur la sexualité, qu’elle constitue “une autoroute pour une pensée patriarcale” et qu’elle est même devenue “le royaume de la perversion pour les abuseurs”.

On peut légitimement se poser des questions sur les méthodes journalistiques employées pour propager de telles contre-vérités. Est-ce encore de l’information ou s’agit-il d’autre chose de moins noble ?

L’article commence par exposer certains éléments justes mais partiels de la théologie du corps, en citant les propos d’un philosophe et théologien compétent qui en est un bon connaisseur et l’enseigne depuis de nombreuses années. Cependant, on en conclut hâtivement qu’il s’agit d’une vision audacieuse mais idéalisée de la sexualité. Ensuite, on fait appel à un psychanalyste qui semble ignorer complètement la théologie du corps, mais qui critique ses limites, comme si le discours théologique magistériel pouvait être mesuré selon les critères de la psychanalyse.

Puis, on donne la parole à un théologien connu pour ses prises de position critiques à l’égard de certains enseignements du Magistère, notamment l’encyclique Humanae Vitae de saint Paul VI. On l’excuse en affirmant que ceux qui défendent la théologie du corps ne permettent pas une critique possible et souhaitable, et on accuse ceux qui voudraient s’y risquer de “ne pas l’avoir lue ou comprise”. Pour couronner le tout, on établit un lien sordide entre la théologie du corps – et donc Jean-Paul II – et les auteurs d’abus sexuels.

On peut donc constater que La Croix a délibérément choisi de présenter la théologie du corps de manière négative, en utilisant des arguments discutables et en propageant des amalgames choquants.

Il est regrettable de voir un journal chrétien adopter une telle approche, remettant ainsi en question l’enseignement fondamental de Jean-Paul II sur la dignité de la personne et la vérité de l’acte conjugal.

En réponse à cette présentation biaisée, le Père Philippe de Kergorlay souligne clairement l’absurdité de qualifier la théologie du corps d’idéalisée. Il témoigne de son expérience en tant qu’aumônier de prison et affirme que cette théologie a été extrêmement utile pour accompagner des délinquants sexuels.

Il est indéniablement courageux d’affirmer de telles exigences aujourd’hui. Cependant, il est injuste de sous-estimer la capacité des époux chrétiens à les vivre et cela constitue une insulte à leur intégrité. Espérons que le nouveau parcours catéchuménal du mariage, voulu par le pape François et publié par le nouveau dicastère pour la famille, les laïcs et la vie, saura mettre en valeur ces perspectives.

Le document sur ce nouveau parcours souligne d’ailleurs l’importance de s’appuyer sur la lumière de la théologie du corps , afin que les futurs époux puissent s’engager en connaissance de cause dans cette voie de sainteté qu’est le mariage chrétien.

Source la Nef, intervention de Yves Semen
docteur en philosophie, et président de l’Institut de Théologie du Corps

https://institutdetheologieducorps.org/la-theologie-du-corps/les-catecheses/

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