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La succession est déjà en marche : un « pré-conclave » orchestré par François ?

@tribunechretienne
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À mesure que les jours passent, une question devient inévitable : sommes-nous déjà entrés dans la dernière phase du pontificat de François ?

Alors que le Pape François est hospitalisé, les manœuvres en coulisses s’intensifient. Loin d’être une simple spéculation, un véritable « pré-conclave » se prépare sous son impulsion. Quels cardinaux émergent comme favoris pour l’après-Bergoglio ?Depuis son admission à l’hôpital Gemelli de Rome pour une bronchite sévère, le Pape François suscite une nouvelle vague de préoccupations quant à son état de santé. Mais au-delà des bulletins médicaux, une autre réalité se dessine : celle d’un Vatican en transition, où la question de sa succession est désormais prise au sérieux.

Un conclave préparé en amont

Ce n’est pas la première fois que le Saint-Père doit faire face à des complications respiratoires, mais l’accumulation de ces épisodes laisse entrevoir un tournant. Chaque rechute alimente la question : combien de temps pourra-t-il encore tenir ?

Dans les coulisses du Saint-Siège, l’éventualité d’un conclave n’est plus un tabou, mais une anticipation méthodique. Loin des rumeurs sensationnalistes, c’est une réalité assumée par certains hauts prélats : l’Église catholique doit se préparer à une transition qui, si elle devait survenir, aurait des implications considérables.

D’après le Fatto Quotidiano, un « pré-conclave » est déjà en cours. Ce terme, employé par le vaticaniste Francesco Antonio Grana, fait référence aux nombreux échanges informels qui ont lieu depuis plusieurs mois entre les cardinaux susceptibles d’être appelés à voter pour le prochain pape. Loin d’être une manœuvre clandestine, ce processus semble bénéficier de l’approbation implicite de François lui-même, qui aurait contribué à structurer cette phase préparatoire.

Un signe fort a été donné début février, lorsque le Pape a prorogé à la tête du Collège cardinalice le cardinal Giovanni Battista Re, avec comme vice-doyen le cardinal Leonardo Sandri. Or, ces deux figures majeures ayant dépassé l’âge de 80 ans, elles seront automatiquement exclues d’un futur conclave. Qui prendra alors les rênes du Vatican en période de transition ? Tout indique que le rôle reviendrait au cardinal Pietro Parolin, actuel Secrétaire d’État, qui deviendrait alors l’homme clé du processus.

Un conclave façonné par François ?

Un élément majeur distingue l’approche du Pape François de celle de ses prédécesseurs : son impressionnante refonte du collège cardinalice. En douze ans, il a nommé pas moins de dix promotions de cardinaux, établissant ainsi un record absolu. Ces nominations n’ont pas seulement modifié la composition du Collège électoral : elles ont favorisé l’émergence d’un réseau plus cohérent et homogène, où les évêques nouvellement créés ont eu l’occasion de nouer des alliances solides à travers des réunions à huis clos.

Loin du conclave expéditif qui suivit la démission de Benoît XVI, ce « pré-conclave » permet aux cardinaux de mieux se connaître, de réfléchir à l’orientation de l’Église et de structurer des alliances. L’après-François ne sera pas laissé au hasard.

Avec 138 cardinaux électeurs, soit le plus grand nombre de l’histoire moderne, l’élection du futur pape se jouera sur un équilibre délicat. Pour être élu, un candidat devra rassembler au moins 92 voix. Un seuil qui, contrairement aux idées reçues, pourrait favoriser un candidat issu du consensus progressiste plutôt qu’une figure conservatrice isolée.

Qui sont les candidats pressentis ?

Les spéculations vont bon train, et plusieurs noms émergent avec insistance. Parmi eux, on retrouve :

  • Le cardinal Pierbattista Pizzaballa, Patriarche de Jérusalem, une figure spirituelle marquante engagée en Terre Sainte
  • Le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État et stratège du Vatican, qui bénéficie d’un réseau diplomatique solide
  • Le cardinal Luis Antonio Tagle, ex-archevêque de Manille, proche de François et influent en Asie
  • Le cardinal Matteo Zuppi, chef de la Conférence épiscopale italienne (CEI), considéré comme un héritier de la ligne bergoglienne
  • Le cardinal Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo (Sri Lanka), perçu comme un défenseur de la liturgie traditionnelle
  • Le cardinal Charles Bo, archevêque de Rangoon (Myanmar), engagé dans les causes humanitaires et la défense des droits des chrétiens
  • Le cardinal Péter Erdő, archevêque de Budapest, un représentant de l’aile plus conservatrice
  • Le cardinal Willem Jacobus Eijk, archevêque d’Utrecht, attaché à l’orthodoxie doctrinale
  • Le cardinal Anders Arborelius, évêque de Stockholm, connu pour sa discrétion et son sens pastoral

Officiellement, le Vatican assure que la santé du Pape François ne présente pas d’inquiétudes majeures et qu’il est en voie de guérison. Pourtant, en arrière-plan, la mécanique de transition semble bel et bien enclenchée. François veut-il influencer l’élection de son successeur ?

Le processus amorcé en coulisses vise à façonner un collège cardinalice à son image, garantissant ainsi une certaine continuité doctrinale après son départ. Il ne s’agit donc pas seulement d’un débat théorique : les décisions prises aujourd’hui détermineront la direction que prendra l’Église dans les années à venir.

À mesure que les jours passent, une question devient inévitable : sommes-nous déjà entrés dans la dernière phase du pontificat de François ?

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