La séparation de l’Église et de l’État est un principe fondamental inscrit dans la Constitution des États-Unis. Ce principe est établi par le Premier Amendement, adopté en 1791, qui stipule que « le Congrès ne fera aucune loi concernant l’établissement d’une religion ou interdisant la libre pratique de celle-ci ». Cela signifie que le gouvernement ne peut ni établir de religion d’État, ni interférer avec les pratiques religieuses des citoyens.
Ce principe est souvent résumé par la notion de « séparation entre l’Église et l’État », bien que cette expression n’apparaisse pas textuellement dans la Constitution. Elle provient de l’interprétation des discours de Thomas Jefferson, qui défendait l’idée que l’État ne devait pas intervenir dans les affaires religieuses et vice versa.
Ce principe a été renforcé par la jurisprudence de la Cour Suprême des États-Unis, qui a régulièrement tranché en faveur de cette séparation pour préserver la liberté religieuse et éviter tout favoritisme gouvernemental envers une religion particulière.
Cependant, au fil des années, la question de la place de Dieu et de la foi dans la sphère publique a fait l’objet de débats constants. Lors de la réélection du président Trump en 2024, la place de la religion et des références à Dieu dans la vie politique américaine a été réaffirmée de manière éclatante, marquant un retour de la foi chrétienne dans le discours et les actions publiques.
Dieu fait son grand retour lors de la réélection du président Trump
La réélection du président Trump a été marquée par de nombreuses références à Dieu et à la religion, signalant un retour à des valeurs traditionnelles profondément enracinées dans l’histoire des États-Unis. Lors de la cérémonie d’investiture, plusieurs passages de la prière et du discours du président Trump ont évoqué la grâce divine et l’importance de Dieu dans le processus politique et la vie nationale. Le président Trump a remercié Dieu pour sa bénédiction sur les États-Unis et a réaffirmé que la nation resterait « une nation sous Dieu », une référence explicite à l’engagement des États-Unis envers leur héritage chrétien.
Le serment sur la Bible, prononcé par le président Trump, a également été un moment fort, symbolisant non seulement la fidélité du président envers la Constitution, mais aussi son engagement envers la foi chrétienne. Ce serment sur la Bible, acte sacré pour de nombreux présidents américains, a pris une signification particulière dans un contexte où Dieu et la foi étaient présents de manière très visible. Le « que Dieu me vienne en aide » ( So help me God) a donc raisonné d’un maniére particulière lors du serment du 47eme président des Etats-Unis.
Avant l’investiture, une messe avait eu lieu à l’église St John, messe à laquelle ont assité le président Trump et le vice-président catholique JD Vance.Rappelons que lors de la cérémonie d’investiture, divers personnalités religieuses de diverses confessions étaient présentes. Parmi elles figuraient le cardinal Dolan,intervenant lors de la cérémonie d’investiture, le pasteur Lorenzo Sewell, le pasteur Franklin Graham,Rabbi Ari Berman, le père Frank Mann ou l’imam Husham Al-Husainy.Leur présence a souligné que, tout en respectant la diversité religieuse, le témoignage de la foi chrétienne dans la vie politique américaine était plus que jamais une réalité.
Evoquons le parcours de JD Vance, élu vice-président aux côtés du président Trump. Vance, catholique pratiquant, a constamment exprimé son engagement envers les valeurs chrétiennes et a fait de la famille, de la foi catholique et du respect de la vie des pierres angulaires de sa vision politique. Son ascension en tant que vice-président souligne l’importance croissante de la foi chrétienne dans la politique américaine et la manière dont la religion et la politique peuvent se renforcer mutuellement dans un cadre de respect des libertés religieuses garanties par la Constitution.Lors de l’investiture de Donald Trump, JD VANCE a fait son signe de croix devant toute l’assemblée , et cela n’a choqué personne.
La musique a aussi joué un rôle dans la cérémonie d’investiture, avec des performances qui ont amplifié l’atmosphère spirituelle de l’événement. Le Gloria, chant traditionnel de louange a été interprété par une chorale , rendant hommage à la grandeur de Dieu, voulant souligner ainsi le caractère sacré de l’occasion.
Cependant les critiques de fanatisme et de prosélytisme sont bien là… certains n’hésitent pas à accuser ceux qui expriment publiquement leur foi de chercher à imposer des croyances religieuses. Pourtant, Trump ne fait-il pas que rappeler l’héritage spirituel des Etats-Unis ?
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Une autre forme de critique concerne Melania Trump, la Première Dame des États-Unis, dont beaucoup vantent , à juste titre,son élégance quand d’autres cherchent à reléguer cette admiration à un rôle de femme soumise, réduite à son apparence plutôt qu’à ses actions ou ses accomplissements. Il est triste de constater que, dès qu’une femme est reconnue pour sa beauté, certains critiquent immédiatement son rôle et l’associent à une image stéréotypée de la femme dans la société.Le cas de Melania Trump est frappant. Non seulement elle incarne la dignité et l’élégance, mais elle a également exercé son rôle de Première Dame avec grâce et compétence, contribuant à la représentation des États-Unis à l’échelle mondiale.
Pourquoi est-il si difficile pour certains d’accepter qu’une femme puisse être belle, élégante et accomplie dans son rôle public sans qu’elle soit immédiatement réduite à son apparence ? Ce sont les mêmes personnes qui, d’un côté, rejettent toute référence à la beauté, tout en criant au « patriarcat » ou au « machisme » dès qu’une figure féminine fait l’objet de commentaires positifs sur son physique. Rappelons que c’est Donald Trump qui a été réélu président, et non Melania Trump.
Le décalage avec la France : La laïcité et l’effacement de Dieu dans la sphère publique
Ce retour de la foi dans la sphère publique et l’élection du président Trump soulignent un décalage frappant avec la situation en France, où la laïcité occupe une place centrale et où les références à Dieu, ou même à toute forme de spiritualité, ont été progressivement expurgées du discours public. Contrairement aux États-Unis, où la religion et la foi chrétienne sont souvent perçues comme un pilier fondamental de l’identité nationale, la France, au nom de la laïcité, a imposé un principe strict de séparation entre l’Église et l’État, allant jusqu’à nier l’héritage chrétien de la nation française.
Ce principe de laïcité, qui est censé garantir l’égalité des cultes et une liberté totale de conscience, relayant Dieu à la sphére privée, a cependant conduit à une certaine forme de négation de Dieu, entraînant un athéisme généralisé pour convenir au « politiquement correct ». Mais une société sans Dieu peut-elle vraiment être équilibrée ? En supprimant toute référence à la transcendance, la société n’a t-elle pas perdu sa boussole morale, son fondement éthique qui oriente les comportements et les décisions collectives ? On le voit dans les décisions prises sur l’avortement, où, au nom de la liberté, on légitime l’inacceptable. On le voit dans l’euthanasie, où, au nom de la dignité humaine, on légitime le suicide. On le voit dans la théorie du genre, où, au nom du questionnement personnel, on remet en cause l’identité reçue de Dieu. Jusqu’où cela pourrait-il aller ?
Comme l’évoquait Monseigneur Macaire, évéque de Fort de France : « Ce n’est pas l’Église qui va mal, c’est la société qui va très mal de ne plus avoir l’Église au cœur du village … La société a besoin de la réflexion de l’Église » Il poursuit : « La séparation entre l’État et l’Église est un divorce. En France, il y a donc un divorce qui fait souffrir les cathos de droite comme les cathos de gauche, tout le monde souffre de cette division entre l’Église et la société ».
Ces propos exprimés au micro de Radio Notre Dame le 16 janvier 2025 soulignent à eux seuls le malaise persistant d’un pays comme la France qui, au nom de la laïcité,s’est juré de se vouer qu’à lui-même, comble de l’arrogance…