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Le cardinal Fernández valide-t-il le changement de sexe ?

Cardinal Fernandez - DR
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Le document du cardinal Fernández ne condamne plus l'acte en lui-même, mais seulement la motivation de l’intervention.

Le préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, le cardinal Víctor Manuel Fernández, vient de provoquer un véritable séisme théologique en publiant un document qui semble ouvrir la porte au changement de sexe dans certains cas. Un texte qui fait bondir les défenseurs de la doctrine catholique, tant il paraît contredire la déclaration précédente du même Dicastère. La Bussola nous relate les détails de cette nouvelle prise de position controversée.

Lors d’une conférence organisée à la mi-février par la Faculté de théologie catholique de l’Université de Cologne, en Allemagne, le cardinal Víctor Manuel Fernández, préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, est intervenu en vidéo pour exposer sa position sur la question du changement de sexe. Sa contribution a été intégrée dans un document intitulé La dignité ontologique de la personne dans Dignitas infinita. Quelques clarifications. Ce texte vise à clarifier certains concepts présents dans la déclaration Dignitas infinita, publiée par le même Dicastère en mars 2024.

Cependant, la Bussola nous informe que ce document, censé répondre aux critiques, génère lui-même de nouvelles interrogations. La plus préoccupante concerne les traitements médicaux visant à opérer un « changement » de sexe. Alors que Dignitas infinita condamnait catégoriquement ces interventions, sans admettre aucune exception, le texte signé par le cardinal Fernández introduit une faille décisive.

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Le préfet écrit en effet :

« Nous ne voulons pas être cruels et dire que nous ne comprenons pas les conditionnements des personnes et les profondes souffrances qui existent dans certains cas de “dysphorie” manifestée dès l’enfance. Lorsque le document [Dignitas infinita] utilise l’expression “en règle générale”, il n’exclut pas qu’il puisse exister des cas hors norme, comme des dysphories sévères pouvant mener à une existence insupportable ou même au suicide. Ces situations exceptionnelles doivent être évaluées avec une grande attention. »

Un détournement du sens de Dignitas infinita ?

La Bussola souligne que le cardinal Fernández invoque ici la locution « en règle générale » utilisée dans Dignitas infinita. Pourtant, il en modifie radicalement le sens. En effet, dans le texte initial, cette expression visait à affirmer que la majorité des interventions de changement de sexe sont condamnables, à l’exception de celles à visée thérapeutique pour corriger des anomalies génitales déjà présentes à la naissance ou apparues par la suite.

Le passage de Dignitas infinita est explicite :

« Toute intervention visant à changer de sexe, en règle générale, risque de menacer la dignité unique que la personne a reçue dès sa conception. Cela ne signifie pas exclure la possibilité qu’une personne souffrant d’anomalies génitales évidentes dès la naissance ou apparaissant plus tard puisse choisir de recevoir une assistance médicale pour corriger ces anomalies. Dans ce cas, l’intervention ne constituerait pas un changement de sexe dans le sens ici entendu. »

Ainsi, ce que est révélé est profondément inquiétant et le document du cardinal Fernández ne condamne plus l’acte en lui-même, mais seulement la motivation de l’intervention. La gravité de la dysphorie devient le critère déterminant, et non plus l’intention de changer l’identité sexuelle, pourtant fondamentalement rejetée par la doctrine catholique.

Un changement de paradigme ?

Il semble alors que le préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi ait franchi un pas décisif vers l’acceptation du changement de sexe lorsque la dysphorie est jugée trop grave pour être ignorée. L’on s’interroge sur cette évolution inquiétante : si une telle ouverture est admise aujourd’hui pour des cas dits « exceptionnels », qu’en sera-t-il demain ? La logique voudrait que l’on passe progressivement de l’exception à la règle, légitimant ainsi des interventions autrefois jugées intrinsèquement mauvaises.La reconnaissance même partielle du changement de sexe par un préfet de la Doctrine de la Foi soulève des questions fondamentales sur la direction prise par l’Église.

Le document de Fernández, loin de clarifier les positions de l’Église, introduit une confusion théologique majeure en légitimant le changement de sexe dans certaines circonstances.

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