On estime à 30 millions le nombre de chrétiens vivant dans le nord du Nigeria. Ils forment la plus grande minorité dans ce pays majoritairement musulman. Depuis des décennies, ils sont victimes de massacres, de marginalisation et de discriminations.

En 1966, les Nations Unies ont élaboré le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) ; en plus de la Déclaration universelle des droits de l’homme, l’article 18 du PIDCP se concentre sur quatre éléments de la liberté religieuse : Le Nigeria n’est pas seulement signataire du traité mais l’esprit de cet accord est également inscrit dans la constitution du pays … la réalité est tout autre.

La Chambre des représentants des États-Unis a qualifié le Nigéria d’endroit le plus dangereux au monde pour les chrétiens et a souligné l’impunité des responsables.

Selon le classement Open doors il y a plus de persécutions chrétiennes au Nigeria qu’en Arabie saoudite, le siège spirituel de l’islam. Le Nigeria se classe de manière alarmante au quatrième rang sur la liste des persécutions chrétiennes en Afrique, derrière les États islamiques et totalitaires tels que la Somalie, la Libye et l’Érythrée.

Outre les violences commises sur des vies humaines par les groupes terroristes de Boko haram et/ou de l’État islamique tels que le banditisme, les vols à main armée, les affrontements communautaires, le vol de bétail, les enlèvements d’agriculteurs sont devenus quotidiens au Nigeria.

Le président Muhammadu Buhari semble incapable de faire face à cette crise.

Le 21 janvier 2020 eut lieu l’horrible martyre du révérend Lawan Andimi : le groupe Boko haram a cruellement décapité l’ecclésiastique de 58 ans. Pour aggraver les choses, la vidéo de son exécution a été rendue publique par ses exécuteurs. Puis ce sont quatre séminaristes du Grand Séminaire du Bon Pasteur à Kakau, dans l’État de Kaduna qui ont été enlevés. Trois d’entre eux ont été libérés après quelques jours tandis que le corps du quatrième, Michael Nnadi, a été retrouvé le 1er février 2020.

Le 9 juin 2022, ce sont 40 personnes, dont des enfants, qui ont été massacrées dans l’attaque d’une église dans le sud-ouest du Nigéria par des hommes armés munis d’explosifs. Le massacre s’est déroulé durant l’office du matin à l’église catholique Saint-François dans la ville d’Owo.

Quelles que soient les raisons de l’escalade des enlèvements et des meurtres, on ne peut s’empêcher de sentir un effort systémique pour réduire la présence du christianisme au Nigeria.