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Le pape François expulse la direction de la Sodalité au Pérou pour abus : « Je demande pardon aux victimes »

Réunion des membres de la sodalité au Pérou - DR
La liste des expulsés comprend également l'archevêque José Antonio Eguren, qui a démissionné prématurément en avril, et qui est accusé d'activités criminelles liées aux affaires de trafic de terres.

Le pape François a annoncé l’expulsion de dix membres de haut rang de la Sodalité de vie chrétienne ( société de vie apostolique ‘Sodalitium’ – Sodalité de vie chrétienne) , un groupe religieux fondé au Pérou, en raison de leur implication dans des abus physiques et spirituels. Parmi les expulsés figurent trois prêtres ainsi que l’archevêque émérite de Piura, José Antonio Eguren Anselmi. Cette décision a été révélée dans un communiqué publié par le Saint-Siège le 25 septembre 2024.

El Pais America indique que l’expulsion s’inscrit dans le cadre d’une série de mesures prises contre ceux qui ont soutenu un système de violations graves des droits humains. Le 15 août dernier, le fondateur de la Sodalité, Luis Fernando Figari, avait également été expulsé pour des raisons jugées incompatibles avec son statut d’institution ecclésiale.

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La décision du pape vise particulièrement ce que certains qualifient de « garde prétorienne » de Figari, qui vit en exil à Rome depuis près d’une décennie. En tête de la liste des expulsés se trouve Eduardo Antonio Regal Villa, un laïc consacré qui a été nommé supérieur général en 2011, en plein scandale d’abus sexuels au sein des maisons de formation de la Sodalité. Regal est accusé d’avoir omis de mener des enquêtes appropriées sur Figari et d’avoir utilisé ses connexions pour défendre des personnes accusées d’abus, comme l’ancien membre Daniel Murguía.

Parmi les autres membres expulsés, on trouve des figures notables comme le psychologue Humberto Carlos Del Castillo Drago, le révérend Daniel Alfonso Cardó Soria, et le théologien Óscar Adolfo Tokumura, ce dernier ayant été responsable de la maison de formation de San Bartolo entre 1998 et 2004. Les témoignages de survivants évoquent une période de sévices qui a laissé des séquelles durables. Un ancien membre a même décrit cette époque comme un «règne de terreur», où de nombreux jeunes ont souffert d’abus physiques et psychologiques.

Dans une déclaration, le pape François, accompagné des évêques du Pérou, a exprimé sa tristesse face à ces événements et a demandé pardon aux victimes, les assurant de leur soutien dans leur souffrance. Le communiqué insiste sur la nécessité pour la Sodalité de « démarrer un chemin de justice et de réparation ».

La liste des expulsés comprend également l’archevêque José Antonio Eguren, qui a démissionné prématurément en avril, et qui est accusé d’activités criminelles liées aux affaires de trafic de terres. Selon des reportages, Eguren aurait proposé des sommes d’argent à des délinquants pour envahir les terrains dans la région de Piura, comme le souligne El Pais America.

Les abus qui ont eu lieu au sein de cette communauté ont conduit à un climat de méfiance et de souffrance parmi les anciens membres. José Enrique Escardo, un ancien membre qui a été l’un des premiers à dénoncer les abus, a déclaré que la décision du pape ne suffit pas à réparer le préjudice subi.

« Le message de l’Église catholique reste que la Sodalité est bonne. On expulse quelques pommes pourries pour donner l’illusion d’une action. Pour moi, cela ne constitue pas une véritable justice, mais plutôt une stratégie de marketing pour nettoyer l’image de l’Église et de la Sodalité », a-t-il déclaré.

Cette expulsion intervient un après une mission papale envoyée à Lima pour vérifier les allégations d’abus, dirigées par l’archevêque de Malte, Charles Scicluna, et le prêtre espagnol Jordi Bertomeu. Les répercussions de ces événements se font sentir non seulement au Pérou, mais également dans les 25 pays où la Sodalité est présente, marquant un potentiel tournant dans la lutte contre les abus au sein de l’Église.

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