Une récente publication de Paix Liturgique a suscité l’attention et la colère de nombreux fidèles , en mettant en lumière le malaise qui entoure la discussion sur le sort réservé aux fidèles attachés au rite tridentin . Cet entretien, réalisé discrètement avec un évêque présent aux assemblées de la Conférence des Évêques de France (CEF) à Lourdes, révèle un sentiment de gêne et d’inconfort chez de nombreux membres du clergé lorsqu’il s’agit d’aborder cette question.
Le simple fait que cet évêque ait souhaité préserver son anonymat en dit long sur l’hypocrisie de cette situation. Il semble que le débat actuel au sein de l’Église soit marqué d’une volonté d’éradiquer les tradis“, comme l’exprime clairement cet extrait de l’entretien.
Il est important de noter que nous TRIBUNE CHRETIENNE nous ne nous présentons pas comme le porte-parole des fidèles traditionalistes, mais plutôt comme un témoin indigné face au peu d’attention accordée à ces fidèles et à tous le jeunes, espoir et avenir de l’Eglise, qui sont en quête d’une liturgie solide.
L’appel à l’ouverture et à l’acceptation de tous et de toutes , souvent prôné au sein de l’Église contemporaine, semble trouver très peu d’écho lorsqu’il s’agit des frères et sœurs fidèles attachés à la tradition. Cela soulève des questions importantes : existe-t-il vraiment un traitement différencié au sein de l’Église, où certains fidèles sont dignes d’être écoutés, tandis que d’autres sont négligés ?
La disparité manifeste dans le traitement réservé à ces fidèles met en évidence les limites de certaines déclarations ecclésiastiques faites de slogans séduisants, de fraternité et d’inclusion mais souvent vides de sens.
Face à ceux qui semblent percevoir l’Église comme une “auberge espagnole,” en acceptant toutes les dérives de ce monde, il est tentant de rappeler la parole biblique : “Qui êtes-vous pour nous condamner ?” Cette question résonne comme un appel à la tolérance et à la compréhension de tous les fidèles.
La recherche d’un équilibre entre la préservation de la tradition et l’ouverture excessive au changement reste un défi majeur pour l’Église d’aujourd’hui.
Voici l’extrait :
“Notre question : et pour les prêtres qui vont être ordonnés ?
Mgr Y : Ils ne pourront plus célébrer le rite tridentin.
Notre question : Le but, c’est d’éradiquer les tradis, en empêchant les jeunes de célèbrer dans ce rite ?
Mgr Y : Oui, clairement. Dans l’Église il n’y a qu’un seul rite, sauf chez les Orientaux. Dans l’Église catholique romaine, il n’y a qu’un rite, et ce n’est pas aux fidèles de choisir, c’est l’Église qui le leur donne.
Notre question: C’est ce que vous avez dit à vos fidèles de la messe tridentine ?
Mgr Y : Bien au contraire, j’ai cherché à les connaître. Je me suis rendu à leurs messes, j’ai fait un sondage diocésain, j’ai encouragé leurs prêtres à y faire répondre leurs fidèles. J’y demandais notamment s’ils allaient à la messe traditionnelle, avec quelle fréquence, s’ils pratiquaient dans une autre paroisse en rite ordinaire, et qu’est-ce que cette messe traditionnelle leur apportait. J’ai eu beaucoup de réponses. Il y en a une petite partie qui vient d’un diocèse voisin [qui ne compte qu’un seul lieu de messe Ecclesia Dei], ce qui n’est pas très normal.”