Situation intéressante et surprenante : malgré une désaffection globale pour les sacrements et la pratique religieuse, le sanctuaire Saint-Louis-d’Antin, qui propose des confessions toute la journée, rencontre une fréquentation stable depuis plusieurs années.

Le Père Antoine Devienne, curé de la paroisse, explique à FRANCE CATHOLIQUE que cette stabilité s’explique en partie par l’offre de confessions disponible en permanence, soit treize heures par jour depuis soixante ans, ce qui représente six fois plus que les autres sanctuaires parisiens. Cette disponibilité permanente semble répondre à une attente forte de la part des fidèles, qui savent qu’ils trouveront toujours un prêtre pour les écouter et les aider dans leur démarche de confession.

Mais le curé évoque également d’autres facteurs qui contribuent à cette stabilité.

Il remarque notamment que les pénitents qui se confessent sont de plus en plus jeunes, contrairement à l’idée reçue selon laquelle la pratique de la confession serait réservée à une tranche d’âge plus âgée. Les étudiants et les jeunes professionnels sont particulièrement représentés parmi les personnes qui viennent se confesser à Saint-Louis-d’Antin.

Le Père Antoine Devienne explique que l’anonymat offert par les confessionnaux est également un élément important pour les fidèles, qui cherchent souvent à se confier en toute discrétion. Enfin, il évoque un effet d’émulation collective : le fait de voir autant de gens en train de faire la queue pour se confesser encourage d’autres fidèles à se lancer dans cette démarche, en leur faisant comprendre que la confession est une pratique normale de la vie chrétienne, qui participe à la démarche de conversion.

Au-delà de cette situation particulière, on remarque la complexité et la diversité des motivations qui poussent les fidèles à se confesser. Si l’anonymat et la disponibilité des prêtres sont des facteurs importants, la présence d’une communauté de croyants et l’encouragement mutuel qu’elle peut offrir jouent également un rôle important. Enfin, la présence de jeunes pénitents démontre que la pratique religieuse n’est pas réservée à une tranche d’âge spécifique, mais peut au contraire toucher des publics très divers.