Jardins du Sud s’invite ( avec l’aimable autorisation du curé ) à l’église Sainte Elisabeth de Hongrie le 6 avril prochain… composé d’un trio de musiciens et d’une danseuse madrilène, ils produisent un spectacle » envoutant » composé « de rythmes espagnols et de textes coquins ». Les fidèles ou plutôt les spectateurs sont invités à « Plonger dans l’atmosphère enivrante du Paris du début du XIXème siècle, où la guitare espagnole captivait l’imaginaire, stimulant la passion de la bourgeoisie pour l’exotisme musical du Sud. »
Mais que vient faire ce genre de spectacle dans une église ?
Une fois de plus c’est une profonde indignation qui nous laisse à penser que certains prêtres et prélats ont oublié le caractère sacré d’une église ..? !! Le diocèse de Paris valide et promeut ce spectacle sur son site internet , laissant les coordonnées du Père Sébastien Waeffler que nous avons contacté sans avoir de réponse à ce jour.
https://dioceseparis.fr/concert-jardins-du-sud-62798.html
Rappelons que le site de la Conférence des évêques de France consacré à la liturgie et aux sacrements précise clairement que :
D’une manière générale, disons d’emblée qu’une église – qu’elle soit propriété communale ou paroissiale – ne saurait être considérée comme n’importe quelle salle de concert.
Le paragraphe 8 du document se montre très clair en ce qui concerne les autres genres de musique :
« Il n’est pas légitime de programmer dans une église l’exécution d’une musique qui n’est pas d’inspiration religieuse et qui a été composée pour être exécutée dans des contextes profanes précis, qu’elle soit classique ou contemporaine, d’un haut niveau ou populaire : cela ne respecterait ni le caractère sacré de l’église ni l’œuvre musicale elle-même, qui serait exécutée dans un contexte qui ne lui est pas naturel. »
Fin de non-recevoir du diocèse de Paris et du curé de l’église Sainte Elisabeth, le père Sébastien Waeffler
Nous avons joint le diocèse par mail et par téléphone, dans un premier temps ce dernier devait revenir vers nous mais il s’est finalement refusé à toute déclaration, ne semblant pas tout à fait au courant et vraiment pas choqué par la chose.
De son coté le curé de l’église Sainte Elisabeth de Hongrie, le père Sébastien Waeffler s’est étonné de notre article et nous a indiqué par mail qu’ « il n’y a évidemment aucun texte coquin dans les chants prévus. ».
De notre coté nous avons traduit certains des textes du programme qui pour certains se limitent à des histoires d’amour ou plutôt à des amourettes déçues.. c’est du niveau de la bibliothèque rose… bref rien de transcendant et surtout rien à voir avec la sacralité exigée par les lieux, et soulignée dans le texte de la conférence des évêques de France.
Enfin la responsable artistique de cette gentille entreprise a pris soin de nous contacter pour nous informer qu’elle comprenait notre position et était » même prête à annuler le spectacle ou à le jouer dans une autre salle « .l’annulation n’aura pas lieu car cela nécessiterait un remboursement des frais engagés par le diocèse…
Tribune Chrétienne a proposé de prendre à sa charge le remboursement de ces frais par le financement d’une cagnotte de nos lecteurs mais là aussi fin de non-recevoir d’un diocèse dont la communication semble très sélective…
Le diocèse n’ayant donné suite à rien, c’est bien à l’église Sainte Elisabeth que ce concert se déroulera.
C’est triste comme l’esprit de ce monde, qui relativise tout et pousse le Sacré loin de l’homme, a pénétré de bonnes âmes au sein même du diocèse de Paris mais également l’esprit de certains prêtres.
Il nous revient à chaque fois un triste rôle à endosser, celui qui dénonce toutes les atteintes faites au Sacré… l’esprit du monde est tellement plus confortable et moins exigeant….
À propos des concerts dans les églises
