A Saint Quentin dans l’Aisne (02), l’église Sainte Thérèse est toujours à vendre. On remarque les splendides vitraux et l’intérieur véritable chef-d’œuvre de l’architecture Art déco.L’agence immobilière jointe par téléphone indique que le diocèse autorise des gens du cirque à s’entrainer à l’intérieur…
Elle a été désacralisée en 2010, et depuis cette date, le diocèse a tenté de trouver des repreneurs qui la conserveraient, sans succès…n’était-ce pas un signe pour la récupérer et faire le nécessaire ? surtout lorsque l’on sait qu’au moins 4 compromis de vente n’ont pas abouti.
Le diocèse avait même envisagé de la vendre à l’OPAL, Office Public de l’Habitat de l’Aisne, un organisme public donc, qui souhaitait la démolir pour construire des HLM. Fort heureusement l’édifice a été classé Monument Historique, en grande partie grâce à ses vitraux.
L’histoire de l’église :
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le clergé, jugeant l’église du quartier trop exiguë pour accueillir tous les fidèles du faubourg et trop abimée par les batailles de la guerre, décide de créer un nouveau lieu de culte. Son financement provient essentiellement des dommages de guerre d’autres édifices religieux.
De style Art déco romano-byzantin, elle est composée d’une coupole portée par 8 piliers, sur deux niveaux : l’église proprement dite, et un niveau de soubassement pour accueillir des salles de vie quotidienne.
Grâce à la forme arrondie du transept, le monument peut accueillir environ 500 personnes pouvant suivre aisément la messe de toutes les places.
Si la majorité des églises de la Première Reconstruction conserve un plan en croix latine, celle-ci fait exception avec un plan polylobé, en croix grecque, « qui permet de voir de partout l’autel et la chaire » (extrait d’une brochure de présentation de l’église vers 1936). De la rue, une allée en fer à cheval mène à l’entrée principale formée par une double porte en bois surmontée d’une arche monumentale dans laquelle des vitraux en hauteur apportent un dimension hiératique.
La première vision de l’église est, à la croisée du transept, sa haute coupole qui prend naissance à 10 m du sol et s’élève à 18 m de haut. Cette coupole se termine par une lanterne où se trouve placée une statue de l’Enfant Jésus et au-dessus de laquelle s’érige une Croix.
Les vitraux Art déco sont magnifiques, ce sont les seuls éléments ornementaux intérieurs de l’église, les valorisant du même coup. Les deux absides composant les chapelles latérales sont équipés de vitraux historiés:
D’un côté, figurent saint Louis, la Vierge et Jeanne d’Arc, de l’autre, saint Éloi, saint patron de la paroisse, Jésus et saint Quentin.
Ces six verrières sont intercalées entre 8 autres aux décors identiques de croix grecques et de décors végétaux stylisés.
Le chœur avec l’entrée (6 vitraux carrés et 2 vitraux dans la voûte du chœur), ainsi que la tribune (6 vitraux dans une baie en demi-cercle) sont ornés de verrières aux motifs géométriques.
Enfin, le dôme est ajouré par 16 verrières formant, sur une hauteur de 2 à 11 m de haut, un exceptionnel bandeau continu de 32 croix stylisées.
Vous l’aurez compris c’est un édifice exceptionnel, non seulement dans sa construction mais surtout car il a été construit pour être la maison de prière de Notre Seigneur Jésus Christ et le lieu de célébration de la Sainte Messe. Malheureusement la déchristianisation progresse un peu plus chaque jour et l’endroit est abandonné et sert de piste aux étoiles pour des saltimbanques de passage.