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L’Eglise serbe condamne l’incendie de croix lors d’un festival au Kosovo

Festival d'Ulpiana, le 31 août 2024 - Images éparchie de Raška et Prizren
Festival d'Ulpiana, le 31 août 2024 - Images éparchie de Raška et Prizren
Trois grandes croix ont été incendiées dans le cadre du festival d'Ulpiana, site antique situé dans l'actuel Kosovo.

L’éparchie de Raška et Prizren (circonscription de l’Église orthodoxe serbe) a vivement désapprouvé une performance au cours de laquelle trois grandes croix ont été incendiées. Cette manifestation a eu lieu dans le cadre d’un festival le 31 août dernier, qui se tient dans le parc archéologique de l’ancienne ville romaine d’Ulpiana, dans l’actuel Kosovo.

La performance controversée a été présentée par l’organisation du festival comme « un hommage artistique aux premiers martyrs chrétiens et au triomphe du christianisme malgré les persécutions ».

L’Eglise orthodoxe serbe ne l’a pas entendu de cette oreille et a fait savoir au lendemain de la performance que « l’incendie de croix représentait une grave insulte à tous les chrétiens », de surcroît à la communauté de la municipalité serbe de Gračanica, où se trouve le site archéologique.

« Une menace directe »

Un tel acte évoque « de terribles souvenirs de persécutions païennes envers les chrétiens, ainsi que la destruction systématique des sanctuaires orthodoxes serbes au Kosovo et en Métochie ces dernières années ». Depuis 1999, près de 150 lieux de culte chrétiens ont été pillés, incendiés, ou vandalisés par les extrémistes albanais du Kosovo, pour effacer les traces de présence serbe dans la région. Des croix ont également été profanées et brisées dans de nombreux cimetières chrétiens.

Ainsi, l’incendie de croix près du monastère de Gračanica « n’est pas seulement une offense à la foi chrétienne, mais aussi une menace directe », s’indigne l’Eglise serbe.

Le monastère orthodoxe serbe de Gračanica fondé en 1321 (Crédit : Wikipédia).

« Cet acte de vandalisme profondément déplacé n’a aucun lien avec l’héritage de l’Ulpiana de l’empereur Justinien, où des vestiges d’une basilique chrétienne primitive et d’un baptistère sont encore visibles, érigés sur le même site où les saints Florus et Laurus, les premiers martyrs chrétiens de cette région, ont souffert et ont été crucifiés« , déplore encore le diocèse de Raška et Prizren.

Dans ce territoire majoritairement habité par des musulmans du Kosovo et de Métochie, « une telle profanation publique du symbole chrétien le plus sacré sous couvert d’art soulève de sérieux doutes quant à la capacité de ceux qui ont organisé cet événement à prendre soin de l’héritage chrétien ».

L’héritage de l’ancienne ville romaine d’Ulpiana continue d’être préservé par le monastère de Gračanica, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, qui, depuis sept siècles, se dresse près du site antique comme un symbole de la foi chrétienne.

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