L’Irlande a récemment levé le voile sur des abus sexuels de grande envergure au sein de ses écoles catholiques, provoquant une onde de choc au sein de la société et des institutions religieuses. Le rapport, rendu public le 3 septembre 2024, révèle près de 2 400 accusations d’abus sexuels datant de plusieurs décennies, touchant environ 308 écoles catholiques à travers le pays.
Simon Harris, Premier ministre irlandais, a décrit les résultats comme « choquants », soulignant que ces révélations mettent en lumière « une ombre du passé qui continue de peser sur tant de vies, tant de familles, tant de communautés » . Le gouvernement irlandais a décidé de créer une commission d’enquête pour examiner ces allégations et assurer une réponse appropriée, avec une attention particulière portée aux victimes.
Norma Foley, ministre de l’Éducation, a exprimé son indignation en qualifiant le rapport de « profondément choquant ». Elle a précisé que ce rapport offre pour la première fois une vue d’ensemble sur l’ampleur des violences dans le système éducatif catholique irlandais, affirmant : « L’ampleur de ces violences est choquante, tout comme le nombre d’agresseurs présumés“.
L’enquête, dirigée par l’avocate éminente Mary O’Toole, a révélé que les abus ont impliqué 884 agresseurs présumés, dont plus de la moitié sont aujourd’hui décédés. Les abus signalés s’étendent de 1927 à 2013, touchant tant les établissements scolaires que les pensionnats dirigés par des ordres religieux.
Ce rapport a été commandé à la suite de la diffusion d’un documentaire télévisé qui a exposé des abus historiques dans une école de Dublin. Il se concentre sur les écoles catholiques, mais pourrait être élargi pour inclure d’autres institutions à l’avenir. La ministre Foley a salué le courage des victimes et des survivants, affirmant qu’elle a été « profondément émue par le courage, la force d’âme et l’ouverture d’esprit de tous ceux qui ont partagé leurs expériences ».
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Les ordres religieux concernés ont présenté des excuses publiques, se disant « profondément désolés » et promettant de « pleinement coopérer » avec les enquêtes à venir. Les accusations portent sur des pratiques d’abus sexuels et de violence qui ont eu lieu dans des salles de classe, des dortoirs et lors d’activités parascolaires, souvent dans un climat de peur et de silence imposé par l’influence de l’Église catholique;
Ce rapport s’inscrit dans une série d’enquêtes et de révélations sur les abus commis par des membres du clergé et des organisations religieuses en Irlande, marquant une étape dans la recherche de justice pour les victimes. La création de la commission d’enquête vise à garantir une réponse systématique et exhaustive aux abus révélés, avec un accent particulier sur la réparation pour les victimes et la prévention de futurs abus.