Le clergé français compte près de 3000 prêtres étrangers, représentant environ un tiers du clergé total. Ces prêtres, appelés Fidei Donum (don de la Foi en latin), sont originaires principalement d’Afrique et sont accueillis en France pour répondre à la diminution importante des vocations locales.
Le Figaro précise que ces derniers répondent à une diminution drastique des vocations françaises. « on comptait 41.000 prêtres en 1960, 20.400 en 2000 et à peine plus de 10.000 en 2020, dont la moitié âgée de moins de 75 ans. »
Interrogée par le quotidien, Corinne Vasalik ( professeur à L’Institut catholique de Paris) explique que :
«Ils se sentent parfois perçus comme des migrants par une partie de la population. Ils découvrent une grande autonomie, mais peuvent avoir l’impression d’être considérés comme inférieurs aux prêtres français».
Pourtant dans certains diocèses français, plus de la moitié des prêtres sont originaires d’Afrique. Certains diocèses – comme Verdun, Belfort et Évry – comptent depuis quelques temps un Africain comme vicaire général (VG).«Entre 2000 et 3000 prêtres étrangers sont présents en France», souligne le père Élie Delplace,dont «80% sont originaires d’Afrique».
Cette intégration dans les paroisses françaises peut cependant être difficile. Les pratiques et la place de la religion catholique dans la société diffèrent souvent des pays d’origine de ces prêtres. De plus, les positions doctrinales peuvent diverger ( on l’a vu avec Fiducia Supplicans), ce qui peut créer des tensions, notamment autour de sujets tels que la bénédiction des couples homosexuels.
Malgré les efforts de l’Église pour faciliter l’arrivée de ces prêtres étrangers, certains ressentent parfois une forme de perception négative, « se sentant parfois traités comme des migrants » et se confrontant à des difficultés d’intégration.
Autre différence dans le déroulement même de la Messe, sachons également que « Le sermon, dure parfois 40 minutes en Afrique, pour environ sept minutes en France», souligne aussi la sociologue.
Pour remédier à ces problèmes, la Conférence des évêques de France organise des sessions d’accueil et de suivi pour aider ces prêtres à s’adapter à la culture française et à la vie de l’Église en France. L’objectif est de favoriser une meilleure compréhension mutuelle et une intégration harmonieuse au sein des paroisses françaises.
«Certains, de retour dans leur pays, se voient confier la responsabilité des structures de formation, de petits et de grands séminaires», explique le père Delplace au Figaro.
Enfin Corinne Vasalik observe que selon les prêtres étrangers, les catholiques français semblent bien formés et ont une bonne connaissance de leur religion, tout en appréciant la présence des laïcs à leurs côtés. Le père Élie Delplace considère lui que la venue des prêtres Fidei Donum offre une opportunité de rencontre avec l’autre, vue comme une invitation à s’ouvrir et à s’adapter.
Source Le Figaro