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Les risques de la Synodalité ?

Carlo Fantappiè, professeur de droit canon a publié un livre qui examine la mise en place du processus synodal dans l’Église. Ce processus, qui vise à réformer le gouvernement de l’Église, comporte selon lui cinq risques identifiés par Fantappiè.

Le premier risque est que la synodalité devienne le critère réglementaire suprême pour le gouvernement permanent de l’Église, surpassant la collégialité épiscopale et l’autorité primatiale du Pape. Le deuxième risque est que la synodalité devienne une vision idéaliste et romantique qui ne tient pas compte des réalités des dissensions et des conflits dans la vie de l’Église, et refuse donc de prévoir des normes et des pratiques adaptées pour les gérer. Le troisième risque est que la synodalité devienne une vision floue et indéterminée, devenant un slogan sans signification précise. Le quatrième risque est que la synodalité prévale sur le modèle théologico-canonique plutôt que sur le modèle sociologique du processus synodal. Enfin, le dernier risque est que la synodalité soit identifiée à la dimension pastorale, lui conférant un rôle démesuré.

Fantappiè propose trois “précautions d’emploi” pour éviter ces risques: fixer des limites précises pour la synodalité dans le cadre de sa mise en œuvre, éviter la confusion entre synodalité et démocratisation, et empêcher la nouvelle synodalité de modifier les équilibres de la constitution divine de l’Église. Selon Fantappiè, les partisans d’une vision désacralisée de l’Église ont tendance à contester la structure hiérarchique et cléricale, à réduire le rôle de la doctrine de la foi et du droit divin, à négliger la centralité de l’Eucharistie et à concevoir l’organisation ecclésiale sur le modèle congrégationnel (une Église d’Églises).

En somme, Fantappiè met en garde contre les risques associés à la mise en place du processus synodal dans l’Église, tout en proposant des précautions pour éviter ces risques.

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