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Les Trésors de l’église San Gemignano refont surface sous la Place Saint-Marc

Des fouilles récentes sous la célèbre place Saint-Marc de Venise ont déterré les vestiges de l’église San Gemignano, offrant ainsi une nouvelle fenêtre sur l’histoire médiévale de la ville. Ces découvertes archéologiques révèlent des structures et des sols oubliés depuis des siècles, apportant un nouvel éclairage sur la fascinante histoire de la “cité des ponts”.

Le magazine GEO nous indique que La place Saint-Marc est la seule “piazza” de la ville, située au nord-est de l’Italie. Entourée par des monuments emblématiques tels que la basilique et le campanile de Saint-Marc ainsi que le palais des Doges, cette place regorge de trésors historiques. Les travaux récents de restauration des pavés de la place ont ouvert la voie à une découverte inattendue.

Grâce à ces travaux, les archéologues ont mis au jour ce qui semble être les vestiges de l’ancienne église de San Gemignano, disparue depuis des siècles. La Surintendance de l’archéologie, des beaux-arts et du paysage de Venise a annoncé cette découverte dans un communiqué publié sur Facebook le 19 février 2024.

L’église de San Gemignano, construite au haut Moyen Âge, a connu diverses transformations au fil des siècles avant d’être finalement détruite pour céder la place à l’Aile napoléonienne. Le bâtiment colossal érigé par Napoléon Ier abrite aujourd’hui le musée Correr.

Les fouilles récentes ont permis d’identifier des structures murales et des niveaux de sol qui correspondent aux vestiges de l’église disparue. De plus, des sépultures contenant les restes de sept personnes ont été découvertes près des Procuratie Vecchie, les anciens bureaux des procurateurs de Venise. Ces découvertes donnent un aperçu unique de la vie médiévale de Venise, offrant aux chercheurs une mine de données pour mieux comprendre l’évolution de la ville au fil des siècles.

Ces découvertes archéologiques révèlent les multiples couches d’histoire enfouies sous la place Saint-Marc. Elles illustrent également les transformations radicales que la ville a subies au cours des siècles. La Surintendance de l’archéologie de Venise souligne que la place Saint-Marc, telle que nous la connaissons aujourd’hui, était autrefois très différente, parsemée de canaux et d’églises disparues.

Source Géo.

pour aller plus loin : L’histoire de San Gimignano

L’histoire de San Gimignano semble remonter aux temps de Rome. Des chroniqueurs comme Lupi, Coppi et Pecori rapportent que les frères Muzio et Silvio, jeunes patriciens romains contraints de fuir Rome pour être considérés comme complices dans la conspiration de Catilina, se réfugièrent dans cette partie de la Valdelsa et y construisirent deux châteaux à peu de distance l’un de l’autre, l’un appelé Silvia (maintenant San Gimignano) et l’autre Mucchio.

Le changement de nom de Silvia à San Gimignano semble avoir eu lieu en 450 après J.-C., lorsque, grâce à l’intercession du Saint de Modène (l’évêque Geminiano), le château ne fut pas détruit lors du passage des disciples d’Attila ou de Totila.

En l’honneur du Saint, une église fut également dédiée, autour de laquelle, aux VIe et VIIe siècles, existait un hameau fortifié, par la suite appelé “Castello di San Gimignano” ou aussi de la Selva, en raison des grands bois qui l’entouraient.

D’autres documents rapportent qu’en 759 après J.-C., Desiderio II, dernier roi lombard, construisit d’abord sa maison près dudit château (aujourd’hui Palazzo-Torre Nomi Venerosi Pesciolini) puis fit construire la deuxième enceinte de murailles, accordant à la commune (en récompense de leur bonne hospitalité) de larges franchises et privilèges, à l’exception de la suprématie politique.

Le nom de San Gimignano est mentionné pour la première fois le 30 août 929 après J.-C. dans un document, dans lequel Hugues, roi d’Italie, donne à Adelardo, évêque de Volterra, un lieu appelé “Il Monte della Torre” près de San Gimignano. Ce lieu sera ensuite mentionné, en 991 après J.-C., comme le Castello del Vescovo (aujourd’hui ancienne prison, autrefois couvent dominicain).

En 1099, San Gimignano entama une série de luttes acharnées contre Volterra pour se rebeller contre la domination de l'”Évêque-Comte”, qui était alors le suzerain de plusieurs châteaux des environs. Les luttes débouchèrent sur une guerre qui dura 30 ans. La toponymie nous aide aujourd’hui à reconstituer les lieux où se sont déroulés les affrontements : sur le proche Poggio del Cornocchio, à la frontière entre les deux villes, une clairière dans la forêt est encore aujourd’hui appelée “Campo alla Battaglia”.

En 1199, San Gimignano devint une commune libre et le resta jusqu’en 1354, année de sa soumission à Florence. L’importance et la richesse de cette terre sont dues principalement à la Via Francigena ou Via Romea, que semble avoir empruntée également Charlemagne.

La Via Francigena était le chemin de pèlerinage qui “menait à Rome vers le sud et vers le nord jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle”, en outre elle était traversée par plusieurs “chemins du sel” ou “salaiole” et même elle menait au port de Pise, où les habitants de San Gimignano avaient leurs entrepôts, les “Fondachi”, pour les marchandises qu’ils importaient et exportaient. Le commerce le plus florissant était celui du “vingreco”, du safran et de la vernaccia. Cette dernière était d’ailleurs très appréciée aussi par le pape Martin IV, qui exigeait de la commune un nombre suffisant de “fiasques” de ce nectar pour “noyer” les anguilles pêchées dans le lac de Bolsena.

Au XIIe siècle, période de plus grand éclat pour la ville, la commune offrait l’hospitalité à quiconque la demandait, en particulier aux exilés politiques d’autres villes, leur permettant même de construire leur propre maison ou palais, et aux plus fortunés même des tours-entrepôts, à condition qu’ils se comportent bien pendant au moins cinq ans. La vie quotidienne à cette époque était rythmée par le son des cloches : celle du sel, celle du banc, celle du feu, celle du pain.

Cette dernière sonnait lorsque quelque riche seigneur, à sa mort, pour sauver son âme dans l’Au-delà, laissait le pain payé pour tous les pauvres du village. La cloche du couvre-feu sonne encore aujourd’hui, par tradition, le soir à 21 heures en hiver, à 22 heures en été, depuis la Tour Grossa de l’actuel Palazzo Comunale.

De plus, dans chaque palais, il y avait un puits ou une citerne pour recueillir l’eau qui servait à l’approvisionnement de la famille et des animaux. Jusqu’au siècle dernier, il y en avait même 105 dans le centre historique.

En 1355, San Gimignano comptait pas moins de 72 tours, symbole de richesse et de prestige pour les familles qui les possédaient. Aujourd’hui, en souvenir du passé glorieux, il en reste 15 ainsi que 2 palais-tours.

Source calino.it

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