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L’euthanasie des enfants : un nouveau seuil de barbarie morale dans le monde occidental

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L'industrie du "suicide assisté" ne se fixe pas de limites et continuera d’étendre son influence en cherchant de nouveaux publics, notamment les jeunes

Alors que l’Occident traverse une profonde crise morale et spirituelle, l’idée d’étendre l’euthanasie aux enfants s’impose peu à peu dans les législations et dans le débat public. Un récent article publié par Fox News et signé par la journaliste Asra Nomani a révélé l’ampleur et la puissance d’un réseau mondial militant pour ce qu’elle appelle « Assisted Suicide Inc. », un lobby transnational œuvrant à banaliser la mort médicalement provoquée, y compris chez les mineurs.Selon cette enquête, les défenseurs de l’euthanasie ne sont plus de simples militants isolés, ils constituent désormais une industrie mondiale dotée de moyens considérables. Asra Nomani écrit : « Une enquête numérique de Fox révèle que les opposants à l’euthanasie font face à un lobby mondial de plusieurs millions de dollars qu’on pourrait appeler Assisted Suicide Inc., un vaste réseau qui modifie les lois à travers le monde, développe des services d’euthanasie pour les salons funéraires, vend des “capsules de suicide”, promeut le “tourisme du suicide” et forme même des “doulas ( accompagnants) de la mort”. »

Cette organisation diffuse son influence sur tous les continents, principalement en Europe, en Amérique du Nord et en Océanie, régions marquées par une natalité en chute libre. On recense 41 groupes en Europe, 31 en Amérique du Nord, dont 25 aux États-Unis, 13 en Océanie, et quelques autres en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud.L’enquête rappelle qu’à ce jour, l’Australie, la Belgique, le Canada, la Colombie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, l’Espagne et onze États américains autorisent l’euthanasie. Parmi eux, trois pays, les Pays-Bas, la Belgique et la Colombie, ont franchi un seuil moral inédit en légalisant l’euthanasie pour les « mineurs matures ».

Aux Pays-Bas, la loi autorise depuis 2002 la mise à mort d’enfants dès l’âge d’un an, y compris de nouveau-nés « souffrant de manière insupportable sans perspective d’amélioration ». En 2024, près de 10 000 Néerlandais ont été euthanasiés, soit 5,8 % des décès nationaux. En Belgique, six jeunes ont demandé l’euthanasie depuis 2014, année où la loi a été étendue aux enfants avec le consentement parental.Le Canada, pour sa part, est devenu l’un des laboratoires les plus avancés de ce mouvement. En 2023, environ 15 000 Canadiens sont morts par « aide médicale à mourir », soit un décès sur vingt, une hausse de 16 % par rapport à l’année précédente. L’organisation torontoise Dying with Dignity Canada, qui milite pour l’accès des « mineurs matures » à l’euthanasie, a déclaré 3 milliards de dollars de dépenses en 2024, dont plus de 800 000 consacrés à la publicité.

Les défenseurs du suicide assisté prétendent agir au nom de la dignité et de la liberté individuelle, or ces slogans masquent une idéologie qui nie la valeur intrinsèque de la vie humaine, en particulier celle des plus vulnérables.

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La journaliste souligne que certaines organisations, comme la National Youth Rights Association ou la British Columbia Humanist Association, militent ouvertement pour permettre aux adolescents de moins de 18 ans de choisir la mort. Cette logique s’inscrit dans une tendance plus large où la confusion morale et spirituelle conduit à remettre en cause les fondements mêmes de l’anthropologie chrétienne. Après avoir relativisé le mariage et banalisé l’avortement, le monde s’habitue désormais à l’idée que la mort puisse devenir une option parmi d’autres, y compris pour les enfants.

L’article de Fox News voit dans cette expansion une manifestation de la progression du mal dans la société moderne. L’euthanasie n’est plus présentée comme une exception tragique mais comme un droit.

Cette banalisation traduit une rupture fatale avec la doctrine chrétienne qui précise que toute vie humaine est un don de Dieu et ne peut être supprimée volontairement. Comme l’écrit Nomani, l’expansion rapide de Assisted Suicide Inc. montre que « l’industrie du suicide assisté » ne se fixe pas de limites et continuera d’étendre son influence en cherchant de nouveaux publics, notamment les jeunes. Cette logique marchande transforme la mort en produit, la souffrance en prétexte, et la médecine en instrument d’élimination.

La doctrine catholique est claire et constante sur ce sujet. Le Catéchisme de l’Église catholique enseigne que « quelle qu’en soit la forme et les motifs, l’euthanasie directe met fin à la vie de personnes handicapées, malades ou mourantes. Elle est moralement inacceptable » (CEC, §2277). La vie humaine, de sa conception à sa mort naturelle, possède une dignité inviolable car elle est créée à l’image de Dieu. Le pape Jean-Paul II rappelait dans Evangelium Vitae que « la suppression directe et volontaire d’un être humain innocent est toujours gravement immorale ».Ainsi, l’expansion de l’euthanasie aux enfants constitue une négation radicale de cette vérité fondamentale : la vie ne nous appartient pas. Le rôle du chrétien, face à ce défi, n’est pas seulement de s’indigner mais de témoigner, avec charité et courage, que la souffrance peut avoir un sens lorsqu’elle est unie au Christ, et que toute vie, même la plus fragile, reste précieuse aux yeux de Dieu.

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