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L’évêque du Havre donne t-il des consignes de vote avec le conseil diocésain du Peuple de Dieu ?

Dans un contexte politique marqué par l’incertitude, les récentes déclarations de Monseigneur Jean-Luc Brunin, évêque du Havre, et du Conseil diocésain du Peuple de Dieu suscitent des interrogations quant à leurs intentions et orientations idéologiques.

Monseigneur Brunin, contredisant les directives de la Conférence des évêques de France qui avait appelé à la prière , semble chercher à guider le choix politique des fidèles sans pour autant donner une consigne de vote explicite. Cependant, ses références à la pensée sociale chrétienne librement interprétée , tout en prétendant à une neutralité partisane, laissent transparaître une orientation idéologique qui pourrait influencer le discernement des électeurs.

De même, le Conseil diocésain du Peuple de Dieu, composé de divers représentants catholiques plus ou moins politiquement orientés , se présente comme une voix objective offrant des critères pour évaluer les programmes politiques. Néanmoins, son ancrage politique transparait sous une quête de justice sociale laissant entrevoir une orientation idéologique sous-jacente.

À l’approche des élections, cette intervention soulève des questions sur le rôle réellement neutre de cet évêque et du Conseil diocésain dans la sphère publique. La frontière entre la foi et l’influence idéologique devient ainsi floue, suscitant des interrogations quant à l’objectivité de leurs recommandations et à leur impact sur le processus démocratique.

Les déclarations du Conseil diocésain du Peuple de Dieu, sous la direction de Monseigneur Jean-Luc Brunin, laissent planer une question essentielle : parlent-elles au nom de Dieu ou bien au nom d’une idéologie politique qui réinterprète les Évangiles ?

Communiqué du conseil diocésain du peuple de Dieu

“Discerner pour voter de façon éclairée par l’Evangile Il est peu de dire que bon nombre de nos concitoyens connaissent un profond désarroi dans la situation incertaine du politique dans notre pays. L’Eglise ne peut se soustraire à sa responsabilité d’intervenir en ce domaine.

Mais la question se pose : comment la communauté catholique peut-elle intervenir dans les débats de société pour que l’Evangile retentisse comme un appel à des choix et des pratiques sociales offrant un lieu d’émergence du Royaume inauguré par le Christ ?

Le Conseil diocésain du Peuple de Dieu qui réunit des catholiques représentant la diversité des territoires et des engagements en Eglise, a conduit sa réflexion à partir de ce que nous disait le pape Benoît XVI : « l’Église ne peut ni ne doit prendre en main la bataille politique pour édifier une société la plus juste possible. Elle ne peut ni ne doit se mettre à la place de l’État.

Mais elle ne peut ni ne doit non plus rester à l’écart dans la lutte pour la justice. Elle doit s’insérer en elle par la voie de l’argumentation rationnelle et elle doit réveiller les forces spirituelles, sans lesquelles la justice, qui requiert aussi des renoncements, ne peut s’affirmer ni se développer » (Benoit XVI, Deus caritas est, n°28) Les échéances électorales qui s’approchent, nous requièrent à poser un acte citoyen et responsable.

Personne ne peut s’abstenir d’exprimer son choix par un vote qui relève de notre devoir d’état. Ce texte que vous adressent les membres du Conseil diocésain ne prétend pas donner une consigne de vote, mais offrir aux électeurs, catholiques, croyants d’autres traditions ou non-croyants, des éléments objectifs permettant à chacun de faire son choix en examinant les programmes présentés à nos suffrages.

Ces éléments ne viennent pas d’une idéologie partisane ou d’une posture unilatéralement confessionnelle. Nous les recevons de la tradition chrétienne, notamment de la pensée sociale de notre Eglise.

  • Jean-Luc BRUNIN, évêque du Havre”

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