Lors du National Prayer Service de janvier 2025, l’évêque Mariann Edgar Budde, figure de l’Église épiscopale de Washington, D.C., a prononcé un discours qui a rapidement attiré l’attention et suscité de vives réactions, notamment de la part du président Donald Trump.
Dans son intervention, Mariann Edgar Budde a pris la défense des immigrés en situation irrégulière, tout en abordant la question des droits des gays et des transgenres, appelant à la miséricorde et à l’humanité envers ceux qui vivent dans la peur d’être séparés de leurs familles ou marginalisés. Cependant, ses propos ont été perçus par certains comme politisés et inappropriés dans un contexte religieux. Alors, la question se pose : l’évêque Budde doit-elle s’excuser auprès de Donald Trump pour ses déclarations ?
Dans son discours, elle a insisté sur le fait que « la grande majorité des immigrants ne sont pas des criminels » et a souligné que ces derniers « paient des impôts et sont de bons voisins ». Elle a également exprimé son soutien aux droits des gays et des transgenres, insistant sur la nécessité d’une plus grande inclusion et d’égalité. Ces propos, appelant à la compréhension et à l’inclusion, ont été vivement critiqués par ceux qui estiment que ce type de discours politise la religion et détourne l’attention des véritables enjeux sécuritaires et sociaux liés à l’immigration illégale et aux droits de certaines minorités.
Donald Trump a qualifié l’évêque de « radicale de gauche » et a estimé que ses propos étaient non seulement malvenus, mais aussi manquaient de pertinence. Selon lui, elle avait « ramené son église dans le monde politique » d’une manière qui était « désagréable et peu inspirante ». En outre, il a déploré que l’évêque n’ait pas évoqué les questions graves liées à l’immigration illégale, telles que la criminalité, et a estimé qu’elle devait des excuses publiques à la communauté.
De son côté, l’Église catholique a toujours insisté sur l’importance de la charité, de la miséricorde et du respect de la dignité humaine, en particulier pour les personnes vulnérables, y compris les immigrés et les personnes issues de la communauté LGBTQ+. Cependant, l’enseignement de l’Église met également en garde contre les dangers de la politisation de la foi. L’implication des leaders religieux dans les débats politiques est une question complexe, qui nécessite de distinguer clairement les principes moraux universels de la gestion des affaires publiques, qui relève des autorités civiles.
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L’évêque Budde, en se lançant dans un discours aussi clairement orienté sur des questions politiques et sociales aussi clivantes, a pris un risque. En tant que leader religieux, elle a le devoir d’incarner l’esprit de paix et de réconciliation, mais en prenant parti de manière aussi explicite dans une question aussi polémique, elle a peut-être franchi une ligne. L’appel à la miséricorde est noble et nécessaire, mais l’engagement dans des débats politiques peut nuire à la neutralité et à l’unité que l’Église cherche à promouvoir.
Dès lors, la question demeure : l’évêque Mariann Edgar Budde doit-elle s’excuser auprès de Donald Trump pour avoir politisé un moment de prière et pour avoir fait abstraction des préoccupations sécuritaires et des tensions sociales que soulève la question de l’immigration illégale, des droits des gays et des transgenres ? Ou, au contraire, ses propos reflètent-ils une position morale légitime dans le cadre de son engagement en faveur des plus vulnérables ? Ce débat soulève des interrogations importantes sur le rôle des figures religieuses dans les discussions politiques et sociales actuelles.