La cité phocéenne, avec ses 2600 ans d’histoire, voit aujourd’hui plusieurs de ses églises menacées d’abandon ou de vente, faute de moyens pour assurer leur restauration. Alors que le diocèse de Marseille tente de gérer un patrimoine religieux en difficulté, des voix s’élèvent pour s’indigner de la disparition progressive de ces lieux de culte emblématiques.
L’église Saint-Martin d’Arenc, construite en 1913, est fermée depuis les années 1970 pour raisons de sécurité. Désormais fissurée du sol au plafond, elle menace de s’écrouler. Le Figaro Marseille indique que, après plusieurs tentatives infructueuses de réhabilitation, notamment un projet de coworking ou d’accueil d’une antenne du musée de la photographie d’Arles, son avenir reste incertain.
Un autre exemple est celui de l’église Saint-Maurice à Pont-de-Vivaux, fermée en 2019. Dans un communiqué, le diocèse a justifié cette décision par l’impossibilité d’assurer la sécurité des fidèles et le coût trop élevé de sa rénovation. Une vente est en discussion, mais l’incertitude plane sur l’avenir du bâtiment, suscitant l’inquiétude des riverains.
Un dilemme pour le diocèse
Face à ces défis financiers, le diocèse doit arbitrer entre la conservation de ces édifices et leur cession pour d’autres usages. « Nous ne pouvons plus nous permettre d’entretenir certains bâtiments peu utilisés, dont les travaux sont trop lourds », indique le diocèse. La question qui se pose est celle du respect du patrimoine religieux : vendre ces lieux, certes en piteux état, ne revient-il pas à effacer une part de l’histoire de Marseille ?
L’évêque de Marseille se retrouve dans une situation complexe, tiraillé entre les contraintes financières et l’attachement des fidèles à ces églises. L’intervention de l’État, comme l’a laissé entendre la ministre de la Culture Rachida Dati en inscrivant Saint-Martin d’Arenc parmi les édifices à protéger, pourrait aider, mais ne règle pas la question des fonds nécessaires. Ce classement, s’il souligne l’importance de ce patrimoine, ne garantit aucunement les ressources financières pour sa sauvegarde.
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En septembre dernier, le pape François s’est rendu à Marseille pour insister sur la nécessité de préserver l’âme chrétienne de la ville, notamment par l’accueil et la solidarité. Mais alors que l’église marseillaise est en proie à des difficultés de conservation de ses lieux de culte, cette visite prend un autre relief. Comment garder vivante la foi si les édifices religieux, eux, disparaissent faute de ressources ?
Si certaines églises sont vendues ou abandonnées, c’est une part du patrimoine marseillais qui s’efface. L’exemple de l’église Saint-Martin d’Arenc illustre cette problématique : plus de 50 ans de fermeture, des projets avortés et un avenir incertain. L’urgence de solutions durables pour ces lieux de culte n’a jamais été aussi criante.Alors que les pèlerins et fidèles affluent à Marseille, ville qui fut un haut lieu de la chrétienté, la question demeure : quel avenir pour ses églises, ces témoins silencieux d’une histoire millénaire ?