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Monseigneur de Moulins-Beaufort : « Je porte assez fortement l’idée que l’âme française est catholique »

Monseigneur de Moulins-Beaufort - DR Eglise catholique
Monseigneur de Moulins-Beaufort - DR Eglise catholique
L'épiscopat français se prépare à élire son nouveau président lors de l’Assemblée plénière des évêques de France, prévue du 31 mars au 4 avril prochain

Alors que l’Assemblée plénière des évêques de France se tiendra du 31 mars au 4 avril prochain, l’épiscopat s’apprête à élire un nouveau président pour succéder à Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort.Interrogé par le journal La Croix, Monseigneur de Moulins-Beaufort a réaffirmé la profondeur historique du catholicisme en France. « Nous, catholiques, sommes consubstantiels à l’histoire de France dans les périodes de grande ferveur et celles de refus de Dieu, c’est à la fois une croix et une ressource. Je porte assez fortement l’idée que l’âme française est catholique », a-t-il expliqué. Cette affirmation souligne l’enracinement spirituel et culturel du catholicisme dans la nation.

Face à la question de l’avenir d’une Église devenue minoritaire, il précise : « Nous ne pouvons donc pas nous vivre comme une minorité comme les autres. » Il rejette l’idée d’une contre-culture, insistant plutôt sur le rôle de ressource que l’Église peut continuer de jouer au sein de la société française, notamment face aux grands défis à venir comme le changement climatique.

Interrogé sur l’Église de demain, avec un nombre de prêtres en diminution, il rappelle que l’essentiel restera la vie sacramentelle : « Ce qui est certain, c’est qu’elle vivra toujours de la parole de Dieu, de l’Eucharistie et, j’espère, du sacrement du pardon. » Pour lui, la diminution du nombre de prêtres n’est pas synonyme d’un affaiblissement de la foi : « Je suis toujours impressionné par la capacité d’intériorité des jeunes catholiques français. J’espère en un catholicisme qui cultive cette intériorité, et qui soit vécu comme une singularité plutôt que comme un conformisme social. »

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Quant à la structure future de l’Église en France, il reconnaît l’incertitude : « Quelle forme institutionnelle cela prendra-t-il ? Je n’en sais rien. Dans le diocèse de Reims, j’ai essayé de mettre en place un dispositif pastoral correspondant à nos forces actuelles et prévisibles, qui puisse tenir pendant quinze ou vingt ans. La suite appartient à Dieu qui agit. »

Enfin, il souligne l’espérance suscitée par le nombre croissant de catéchumènes, même si ces conversions ne se traduisent pas encore par des vocations religieuses ou sacerdotales : « Il n’y a jamais de christianisme sans des formes de radicalité, au sens d’un don total de soi. Qui seront les nouveaux saint François d’Assise, sainte Claire ou saint Benoît de demain ? »

Dans ce contexte de transition, l’Église en France est appelée à affirmer son rôle spirituel, tout en restant fidèle à son histoire et à sa mission.

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