Le pape Léon XIV a nommé ce 25 juin 2025 les nouveaux membres du Dicastère pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique. Si l’on observe une belle diversité géographique et une représentation élargie des charismes, cette nouvelle équipe reste, dans sa composition, fortement marquée par les orientations du pontificat précédent. Beaucoup espéraient un signal plus clair en faveur de la Tradition et d’un renouveau doctrinal, mais cette série de nominations semble privilégier une continuité prudente.
La présence du cardinal Arthur Roche, préfet du Dicastère pour le Culte Divin et principal artisan de la mise en œuvre du motu proprio Traditionis custodes, est sans doute la nomination la plus emblématique de cette continuité. Figure centrale de la restriction du rite tridentin, il demeure l’un des représentants d’une vision liturgique que de nombreux fidèles traditionnels considèrent comme un appauvrissement de l’héritage liturgique de l’Église. Sa présence dans cette nouvelle équipe constitue une déception pour ceux qui espéraient un changement de cap plus net avec l’élection de Léon XIV.
Parmi les autres membres figurent des cardinaux choisis par François, issus des périphéries géographiques : le cardinal Cristóbal López Romero, archevêque de Rabat, engagé dans le dialogue interreligieux ; le cardinal Giorgio Marengo, préfet apostolique de Mongolie et plus jeune cardinal de l’Église, symbole d’une Église missionnaire mais peu enracinée ; le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, au profil plus diplomatique ; ou encore le cardinal Jaime Spengler, archevêque de Porto Alegre, en lien avec la tradition pastorale latino-américaine du CELAM. Autant de profils qui traduisent une volonté d’ouverture, mais pas nécessairement un retour aux fondamentaux de la vie religieuse traditionnelle.
Parmi les évêques, la diversité est également au rendez-vous, avec des nominations venant d’Afrique (Tanzanie, Éthiopie, Afrique du Sud), d’Asie centrale (Ouzbékistan), ou encore du Mexique. Si ces choix manifestent un souci légitime pour l’universalité de l’Église, ils n’incarnent pas une volonté de restauration doctrinale ou de renforcement de l’identité religieuse traditionnelle. Aucun de ces prélats n’est connu pour un attachement marqué à la liturgie latine ou à la défense des fondements théologiques de la vie consacrée.
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Les supérieurs religieux masculins nommés viennent, pour leur part, de congrégations marquées par une orientation sociale ou missionnaire : le père Stanley Lubungo, supérieur des Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs) ; le frère Armin Luistro, supérieur des Frères des Écoles Chrétiennes et ancien ministre de l’éducation aux Philippines ; le père Miguel Márquez Calle, carme déchaux espagnol ; ou encore l’abbé bénédictin Donato Ogliari, de Saint-Paul-hors-les-Murs à Rome. Tous sont des figures respectées, mais leur nomination ne marque pas un tournant doctrinal ou liturgique.
Du côté féminin, les noms retenus sont ceux de supérieures générales d’instituts bien établis et engagés dans l’éducation et le soin : les Filles de Marie Auxiliatrice, les Filles de la Charité de saint Vincent de Paul, les Sœurs Hospitalières de Saint-Paul et du Sacré-Cœur. La nomination de Luisa Muston, laïque consacrée présidente de l’Institut séculier des Missionnaires des Malades, reflète une certaine continuité avec la promotion du laïcat consacrée dans les structures romaines.
On aurait pu espérer un changement plus net, une volonté plus affirmée de restaurer l’identité propre de la vie religieuse, sa dimension sacrificielle, liturgique, doctrinale. Léon XIV, que beaucoup ont accueilli avec joie pour son style plus sobre et ses paroles claires sur la liturgie, reste ici dans une forme de prudence. Peut-être s’agit-il d’un geste d’unité dans une phase de transition. Mais beaucoup de catholiques restent en attente de nominations plus courageuses, capables de redonner à la vie consacrée toute sa splendeur surnaturelle, fondée sur la fidélité à l’Église d’hier, d’aujourd’hui et de toujours.
Nomination de membres du Dicastère pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique
Le Saint-Père a nommé membres du Dicastère pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique Leurs Éminences les Cardinaux :
- Arthur Roche, préfet du Dicastère pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements ;
- Cristóbal López Romero, S.D.B., archevêque de Rabat (Maroc) ;
- Giorgio Marengo, I.M.C., préfet apostolique d’Oulan-Bator (Mongolie) ;
- Pierbattista Pizzaballa, O.F.M., patriarche latin de Jérusalem (Israël) ;
- Jaime Spengler, O.F.M., archevêque de Porto Alegre (Brésil) ;
Leurs Excellences Monseigneur :
- Jude Thaddaeus Ruwa’ichi, O.F.M. Cap., archevêque de Dar-es-Salaam (Tanzanie) ;
- Jerzy Maculewicz, O.F.M. Conv., administrateur apostolique de l’Ouzbékistan ;
- Julio César Salcedo Aquino, M.J., évêque de Tlaxcala (Mexique) ;
- Thulani Victor Mbuyisa, C.M.M., évêque de Kokstad (Afrique du Sud) ;
- Tesfaye Tadesse Gebresilasie, M.C.C.J., évêque auxiliaire de l’archiéparchie d’Addis-Abeba (Éthiopie) ;
Les Très Révérends Pères :
- Stanley Lubungo, supérieur général des Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs) ;
- Miguel Márquez Calle, prieur général des Carmes Déchaux ;
- Donato Ogliari, O.S.B., abbé du monastère Saint-Paul-hors-les-Murs à Rome (Italie) ;
Le Révérend Frère :
- Armin Altamirano Luistro, supérieur général des Frères des Écoles Chrétiennes ;
Les Révérendes Mères :
- Chiara Cazzuola, supérieure générale des Filles de Marie Auxiliatrice, Salésiennes de Don Bosco ;
- Françoise Petit, supérieure générale des Filles de la Charité de saint Vincent de Paul ;
- Maria Goretti Lee, supérieure générale des Sœurs Hospitalières de Saint-Paul ;
- Idilia Maria Moreira Gonçalves Carneiro, supérieure générale des Sœurs Hospitalières du Sacré-Cœur de Jésus ;
Et la Très Distinguée Mademoiselle :
- Luisa Muston, présidente générale de l’Institut Séculier des Missionnaires des Malades « Christ Espérance ».
Source Vatican
