Le Secours Catholique de Seine-Saint-Denis vient de suspendre son numéro vert après avoir été envahi par des « appels hostiles », suite à la diffusion d’un flyer proposant de l’aide juridique aux personnes sous Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF). Cette initiative très contestée , lancée pour soutenir les plus vulnérables pendant les Jeux Olympiques, remettait en question les missions fondamentales de l’association.
Quelles conclusions en tirer ?
Le message sur le répondeur de la permanence annonce simplement :
« Bonjour, vous êtes bien sur le numéro de la permanence accès au droit du Secours catholique de Seine-Saint-Denis. La permanence est actuellement fermée. Nous vous conseillons de vous diriger vers des associations et collectifs proches de chez vous. »
Depuis le 15 juillet, le Secours Catholique-Caritas France avait déployé des permanences juridiques pour les individus sous OQTF, visant à renforcer les contestations contre les décisions d’expulsion. L’association justifiait cette démarche en soulignant le droit des personnes à une assistance juridique adéquate pour contester ce qu’elle considère comme des décisions potentiellement injustes.
« La Seine-Saint-Denis étant impactée par les Jeux, il avait été décidé de mettre en place un numéro vert à destination des personnes les plus fragiles, afin qu’elles puissent joindre un bénévole pour les orienter en fonction de leurs besoins », avait expliqué un représentant du Secours catholique.
Cependant, cette orientation marquait un tournant controversé. L’aide juridique renforcée pour les personnes en situation irrégulière semblant dévier de la mission humanitaire initiale de l’association, en favorisant un soutien qui pourrait être perçu comme une forme de contestation des lois françaises. De nombreux donateurs chrétiens, qui soutiennent l’organisation avec l’espoir de contribuer à des actions humanitaires larges, avaient vu d’un mauvais œil cette démarche, considérée comme politisée plutôt que purement humanitaire.
Sur les réseaux sociaux, certains accusaient le Secours Catholique d’encourager des comportements illégaux en envoyant un message ambigu aux étrangers en situation irrégulière.
Rappelons que le Secours Catholique avait déjà fait l’objet de critiques pour ses engagements politiques, comme le montrait son communiqué partisan lors des élections législatives de juin, appelant à voter pour des valeurs de « fraternité » tout en critiquant certains partis politiques.
La question se pose maintenant : l’association est-elle sur la bonne voie avec sa stratégie d’engagement et de soutien » orienté » , ou doit-elle réévaluer ses priorités pour éviter de futurs échecs similaires ?