Le 21 mars, le Morning Star News relate qu’au Pakistan, à Lahore, un homme musulman aurait enlevé une jeune chrétienne de 13 ans, selon son père, deux mois après avoir menacé de la kidnapper. Shakeel Masih a rapporté que sa fille, Roshni Shakeel, aurait été enlevée par Muazzam Mazhar après avoir rejeté ses avances, dans le district de Multan, province du Pendjab.
« Vous avez une belle fille, et il vaudrait mieux que vous la donniez vous-même à mon fils. Il n’y a rien que vous ‘ Chuhras* ‘ puissiez faire pour nous empêcher de la prendre », a déclaré Abbas à Masih.
Le père de Muazzam Mazhar, Mazhar Abbas, aurait contacté Masih depuis l’Arabie Saoudite il y a deux mois pour proposer le mariage entre sa fille de 13 ans et son fils de 28 ans. Après le refus de Masih, Abbas aurait insisté, utilisant un langage offensant à l’égard des chrétiens. Malgré cela, Masih aurait catégoriquement refusé, déterminé à ne pas marier sa fille dans une famille musulmane.
« Le 15 mars, Bilal Hatim m’a dit qu’il avait des informations selon lesquelles Roshni s’était convertie et avait épousé Mazhar de sa propre volonté », a déclaré Masih au Christian Daily International-Morning Star News
Deux jours après l’enlèvement, un homme local aurait informé Masih que sa fille s’était convertie à l’islam et avait épousé Mazhar. Masih a rejeté cette affirmation, déclarant vouloir retrouver sa fille à tout prix. Il a déposé une requête en ce sens devant le tribunal, exprimant ses craintes pour la sécurité de sa fille.
Masih a critiqué l’inaction de la police, affirmant qu’elle travaillait avec les criminels et ne répondait pas adéquatement à son appel à l’aide. Dans sa quête de justice, il a vendu ses biens pour financer ses efforts de recherche.
Le militant des droits de l’homme Joseph Jansen a condamné la complicité des autorités dans ces crimes, soulignant le besoin de mesures législatives pour protéger les minorités religieuses et spécialement les Chrétiens au Pakistan. Il a souligné que malgré la législation existante, les autorités n’appliquaient pas efficacement les lois, permettant ainsi la persistance de telles atrocités.
Le Pakistan reste un des pays où les chrétiens sont chaque jour persécutés
Les chrétiens au Pakistan sont confrontés à une discrimination systémique et à des lois antiblasphème draconiennes. Depuis que le pays est devenu officiellement musulman en 1947, les chrétiens sont considérés comme des citoyens de seconde classe, subissant des restrictions et des violences. Les églises, même historiques, font l’objet d’une surveillance étroite et sont régulièrement la cible d’attaques.
La loi sur le blasphème, en particulier, est utilisée comme une arme contre les chrétiens, souvent pour régler des conflits personnels ou pour s’emparer de leurs biens. Les accusations de blasphème sont fréquentes et peuvent entraîner des peines sévères, y compris la peine de mort. Les femmes chrétiennes sont particulièrement vulnérables, étant victimes de violences sexuelles, d’enlèvements et de mariages forcés.
La population chrétienne, en général, est marginalisée sur le plan socio-économique, cantonnée à des emplois précaires et mal rémunérés. Même les chrétiens d’origine musulmane sont persécutés, souvent par leur propre famille et la société en général.
Les récentes attaques contre les chrétiens, telles que celle survenue à Jaranwala en août 2023, ont aggravé leur situation. En outre, le Sénat pakistanais a récemment renforcé la loi sur le blasphème, augmentant les peines d’emprisonnement. La province du Pendjab est particulièrement touchée par la persécution des chrétiens, bien que des cas de persécution soient également signalés dans d’autres régions, comme le Sind.
L’histoire de l’Église au Pakistan remonte à plusieurs siècles, avec des influences catholiques et protestantes. Malgré les défis persistants, la communauté chrétienne continue de croître et de se renforcer.
*Chuhra est un terme péjoratif utilisé pour désigner les chrétiens du Pakistan à majorité musulmane.
Source Open Doors//morningstarnews.org