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Pourquoi la nomination du Français Mgr Vesco au rang de cardinal interroge

Monseigneur  Jean-Paul Vesco - DR
Monseigneur Jean-Paul Vesco - DR
Le prélat Français est notamment connu pour sa position non évangélisatrice.

Pour le prochain consistoire, le pape François a fait le choix de ne pas tenir compte des forces vives de l’Afrique, en accordant la pourpre au cardinal Jean-Paul Vesco, évêque d’Alger, qui pastoralement s’occupe de seulement 4 000 fidèles, mais qui reste fidèle aux dogmes de l’Eglise en sortie .

Certains commentateurs y voient esprit vindicatif derrière les nouvelles nominations cardinalices. Parmi les élus, le cas de l’évêque d’Alger, le dominicain Jean-Paul Vesco, est particulièrement révélateur. Il est le pasteur d’environ 4 000 âmes (un nombre inférieur à celui de nombreux paroissiens de France) au sein d’une population de plus de 12 millions d’habitants en Algérie. Cela représente une infime fraction, soit environ 0,03 % de la population totale.

Bien que les minorités ne soient pas à négliger, des interrogations se posent lorsque l’on constate que des pays comme le Cameroun, avec 4 millions de catholiques représentant environ 25 % de la population, et le Bénin, avec ses trois millions de catholiques, n’ont pas de représentants au sein du Collège cardinalice. De même, la Nigeria, un pays crucial pour l’Église catholique avec plus de 40 millions de fidèles, n’a qu’un seul cardinal électeur, le cardinal Peter Okpaleke.

« L’islam peut contenir une part de vérité »

Dans un contexte où le nord de l’Afrique ne compte que 80 000 catholiques, on note la présence de deux cardinaux électeurs : le cardinal Vesco et le cardinal Cristóbal López Romero.

Le prélat Français est connu pour sa position non évangélisatrice. Ainsi a t-il déclaré : « Nous devons nous libérer de l’idée que nous devons évangéliser, en acceptant que l’islam puisse également contenir une part de vérité qui nous échappe ». Une position qui semble en phase avec la tendance actuelle du pontificat.

En 2015, le cardinal Vesco a publié un livre intitulé Tout amour véritable est indissoluble… Plaidoyer pour les divorcés-remariés, où il prône l’ouverture à la vie sacramentelle pour les divorcés remariés, dissociant ainsi le mariage sacramentel de l’indissolubilité. Selon lui, l’indissolubilité serait une notion anthropologique, permettant d’accueillir ces couples sous une nouvelle forme.

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Il y a quelques mois, dans une interview pour L’Osservatore Romano, le futur cardinal a exprimé son souhait d’une Église où les évêques n’auraient pas le dernier mot, évoquant un prétendu « problème avec les femmes » dans l’Église catholique et plaidant pour le diaconat féminin. Il a également apporté son soutien aux bénédictions des « couples » homosexuels, témoignant ainsi d’une fidélité au discours du Pape François.

Rappelons que son rôle en tant qu’administrateur apostolique du diocèse d’Oran a été critiqué, certains voyant en lui un symbole d’une hiérarchie déconnectée des préoccupations des fidèles.L’archevêque Vesco, déjà chevalier de la Légion d’honneur (décernée par Bernard Cazeneuve) et futur cardinal, suscite donc des interrogations sur la cohérence des nominations cardinalices mais également sur l’orientation de l’Église et sa perception des réalités des fidèles, notamment en Afrique.

Avec NBussola

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