La question se pose de manière troublante : pourquoi un catholique, surtout un converti qui ose exprimer ouvertement sa foi et ses convictions, est-il souvent étiqueté comme « bizarre » aux États-Unis ? Cette interrogation devient d’autant plus pertinente dans le contexte de la vie politique américaine actuelle.
Prenons le cas de JD Vance, un homme politique converti au catholicisme. Vance, dont les convictions religieuses profondément catholiques et conservatrices sont à la base de ses opinions sur des sujets tels que l’avortement et le rôle des femmes, est sans cesse critiqué par les médias grand public.
Il est dépeint comme « bizarre » et ses positions sont qualifiées de « toxiques ». Mais pourquoi cette perception négative ?
Le commentateur catholique Tim Stanley, dans une analyse pour le Daily Telegraph, met en contraste la perception de Vance avec celle d’une autre figure politique, Walz, décrit comme un modèle de normalité, un « papa de l’Amérique », malgré ses positions sur des sujets tels que les droits des trans, l’avortement, et l’immigration illégale.
Comme l’écrit Stanley :« Walz est dépeint comme un exemple sain et non ‘bizarre’ de la normalité. Pourquoi une telle différence de traitement ? »
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Freddy Gray va plus loin en suggérant que l’hostilité envers Vance pourrait bien provenir de ce qu’il appelle « la théologie très catholique et conservatrice de Vance ». Il semblerait donc que ce soit précisément l’adhésion de Vance à une vision du monde catholique traditionnelle qui le rend « bizarre » aux yeux de certains.
Il est également frappant de constater que l’histoire personnelle de JD Vance, un parcours digne du « rêve américain » par son ascension depuis une enfance marquée par la pauvreté jusqu’aux plus hauts niveaux de la politique, ne reçoit que peu de reconnaissance ou d’attention.
Pourtant, comme le souligne Gerard Baker, rédacteur en chef du Wall Street Journal :« JD Vance devient de plus en plus l’un des hommes politiques les plus injustement calomniés de l’histoire américaine ». Comment expliquer une telle calomnie envers un homme qui incarne l’un des idéaux les plus chéris du pays ?
On ne peut s’empêcher de penser que dans le climat actuel, exprimer publiquement des convictions religieuses conformes à la foi catholique, surtout si elles entrent en conflit avec les discours dominants, expose inévitablement à la critique et à la marginalisation.
« Alors que la campagne électorale américaine se déroule, il est de plus en plus difficile de ne pas conclure que si vous êtes une personnalité publique juive ou catholique et que vous daignez vous exprimer sur des sujets conformes à votre religion ou à votre conscience, mais qui vont à l’encontre des discours dominants ou idéologiques, vous serez réprimandé pour cela », déclare Gerard Baker.
Enfin rappelons que Josh Shapiro semblait être le candidat idéal pour devenir le colistier de Kamala Harris, mais son soutien affirmé à Israël et son identité juive ont suscité une forte opposition au sein de l’aile gauche du Parti démocrate. Cette opposition a finalement conduit à son exclusion, malgré ses qualifications indéniables, laissant entendre que ses convictions religieuses et son origine ont joué un rôle crucial dans cette décision.
La question demeure : pourquoi, dans une nation fondée sur la liberté de religion et d’expression, une foi catholique ou juive sincère peut-elle être perçue comme un facteur de bizarrerie , voire de rejet ?
Avec Catholic agency.