Sous-préfecture de l’Orne, est située au sud-est du département, au cœur de la région naturelle du Perche.Le mardi 24 juin 2025, l’église Notre-Dame de Mortagne-au-Perche a été le théâtre d’actes de vandalisme et de profanation ont été commis en son sein. Des objets liturgiques ont été abîmés, et le tabernacle, lieu le plus sacré de l’église, abritant la Présence réelle du Christ , a été fracturé.
Une affiche placée sur la porte de l’église, fermée dès le lendemain, en fait état sobrement : « Fermée pour réparation, Objets liturgiques abîmés, tabernacle fracturé. » Quelques mots, presque administratifs, qui peinent à traduire la gravité de l’acte.Autrefois, une telle profanation aurait déclenché l’indignation dans toute une région. Aujourd’hui, elle ne suscite qu’un silence gêné, voire une indifférence résignée. Pourtant, c’est bien la foi chrétienne qui est une fois de plus humiliée, dans ce qu’elle a de plus sacré.
L’église Notre-Dame de Mortagne-au-Perche classée depuis 1910 (à l’exception du clocher), est témoin de plusieurs siècles de foi et d’art sacré. Construite entre 1494 et 1535, après la guerre de Cent Ans, sur les ruines de l’ancienne chapelle seigneuriale du fort Toussaint, elle incarne l’âme chrétienne du Perche.Son architecture gothique flamboyant, son portail nord surnommé « porte des comtes du Perche », ses vitraux et sa voûte à pendentifs en font un trésor du patrimoine religieux. La tour, reconstruite au XVIIe siècle, détruite en 1887, puis effondrée en 1890, a connu une reconstruction partielle. Elle abrite aujourd’hui l’horloge et les cloches.
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La paroisse Sainte-Céronne-au-Perche, à laquelle appartient l’église, dépend du diocèse de Séez, dirigé depuis 2021 par Monseigneur Bruno Feillet. Ce dernier, attentif aux réalités pastorales du territoire, avait souligné dans l’émission La Vie des diocèses (7 novembre 2022) les enjeux spirituels et missionnaires auxquels il est confronté. La profanation de l’un des lieux les plus emblématiques de son diocèse s’inscrit dans ce contexte de fragilité spirituelle grandissante.
Une messe de réparation, acte liturgique essentiel pour réparer l’offense faite au Seigneur, sera célébrée ce samedi 28 juin à 9h. L’église rouvrira alors ses portes.Mais combien de portes faudra-t-il encore refermer avant que les consciences ne s’ouvrent ? Combien d’églises devront être profanées avant que la société ne mesure ce que signifie vraiment ce silence devant le sacrilège ? Face à la banalisation de ces actes, les fidèles, eux, persistent : ils prient, réparent, et espèrent.