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Saint André

Le Crucifiement de saint André par Charles Le Brun (1647)  - Notre Dame de Paris
Le Crucifiement de saint André par Charles Le Brun (1647) - Notre Dame de Paris
" Saint André « doit encourager tous les chrétiens à œuvrer pour la dignité humaine et la paix, en témoignage commun de foi. »

Apôtre et martyr (+ 62)

Né à Bethsaïde en Galilée, sur les rives du lac de Tibériade, André partageait une vie modeste de pêcheur avec son frère Simon, futur saint Pierre. Disciple de Jean-Baptiste, André fut parmi les premiers à reconnaître en Jésus le Messie. Lorsque Jean désigna Jésus comme « l’Agneau de Dieu », André n’hésita pas : il le suivit immédiatement et, en un geste de fraternité évangélique, amena Pierre à rencontrer le Christ.

Saint André est ainsi souvent décrit comme l’apôtre du lien, celui qui ouvre les portes et facilite les rencontres. Lors de la multiplication des pains, c’est lui qui présente au Seigneur l’enfant porteur des cinq pains et des deux poissons. Lorsque des Grecs cherchent à voir Jésus, c’est naturellement vers André qu’ils se tournent. Ces moments traduisent son rôle unique : non pas de s’imposer, mais de guider les autres vers la lumière du Christ.

Selon des traditions tardives, André aurait poursuivi son œuvre évangélisatrice en Achaïe, où il aurait trouvé le martyre sur une croix en forme de X, dite croix de saint André, à Patras. Dès le IVe siècle, ses reliques furent transférées à Constantinople, un geste qui marqua le début de son statut comme patron spirituel de l’Église d’Orient. L’Écosse, touchée par son témoignage, l’a adopté comme saint patron national, et l’Ukraine lui attribue le rôle de premier évangélisateur de Kiev.

En 1966, une relique majeure de saint André, conservée au Vatican, fut restituée à Patras par le pape Paul VI, en signe de communion fraternelle entre l’Église catholique et les Églises orthodoxes. Ce geste prophétique demeure une pierre angulaire du dialogue œcuménique.

Le 30 novembre, jour de sa fête, les relations entre Rome et Constantinople trouvent une résonance particulière. Comme le soulignait Benoît XVI dans un message au patriarche œcuménique Bartholomée Ier, la mémoire de saint André « doit encourager tous les chrétiens à œuvrer pour la dignité humaine et la paix, en témoignage commun de foi. » À travers son exemple, l’apôtre nous rappelle l’importance du renoncement : « Il quitte beaucoup celui qui abandonne tout ce qu’il possède, » écrivait saint Grégoire le Grand dans une homélie.

Saint André incarne cette disponibilité radicale pour le Christ. Il nous invite, encore aujourd’hui, à répondre à l’appel du Seigneur avec une foi simple et une générosité totale, en abandonnant tout désir de possession pour ne garder que la quête du Royaume.

Avec Nominis

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