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Saint Charles de Foucauld, le don de l’abandon

Sa croyance en cette double présence - présence à Dieu et présence aux autres - a été un facteur d'unification et de guérison dans sa vie.

Né en 1858,Charles de Foucauld est orphelin à l’âge de six ans, il sera élevé par son grand-père maternelle colonel de l’armée française.

Issu d’une riche famille, il termine laborieusement ses études militaires dans lesquelles il s’est illustré par des comportements inappropriés, menant une vie dissolue au gré de ses conquêtes féminines.Il quitte l’armée et entreprend une exploration très risquée du Maroc, alors fermé aux Européens, se déguisant en rabbin et voyageant avec diverses caravanes.

C’est en voyant la foi des musulmans qu’il entame son chemin spirituel, cela suscite en lui toutes les questions et les aspirations de son cœur alors qu’il faisait face à sa propre vulnérabilité et était témoin de près de la foi vécue de l’Islam.

« Dès que j’ai cru qu’il y avait un Dieu, j’ai compris que je ne pouvais rien faire d’autre que vivre totalement pour lui. Ma vocation religieuse date de la même heure que ma foi »

Il lui a fallu de nombreuses années d’errance avant de rencontrer celui qu’il appelait son frère et Seigneur bien-aimé, Jésus. Mais quand il l’a finalement rencontré, il fut submergé par l’amour de Dieu qu’il a trouvé dans le Christ.

Sa quête intérieure l’a mené en Terre Sainte puis chez les trappistes où il a passé plusieurs années. Plus sa prière devenait une rencontre mystique avec Jésus, plus il était amené à chercher Jésus chez les autres. Il en vint à comprendre sa vocation comme imitation de la vie de Jésus de Nazareth. Il entendait par là une vie véritablement contemplative enracinée dans la vie ordinaire des pauvres. Ce n’était pas un chemin droit ni même très clair pour lui-même. Mais il a suivi la chose à l’intérieur de lui-même qui ne cessait de le pousser plus loin et plus profondément.

 Cette intuition l’a conduit à quitter les Trappistes et à revenir finalement en Algérie, pour partager avec ceux dont il avait tant reçu, l’amour de Dieu qu’il avait découvert.

Au cœur du chemin de prière de Charles se trouvait une spiritualité profondément eucharistique. Il a vu dans le don du corps et du sang de Jésus le signe de la présence permanente de Dieu parmi nous, un amour capable de guérir et de sauver notre humanité brisée et l’image de sa propre manière de présence aux autres.

Sa croyance en cette double présence – présence à Dieu et présence aux autres – a été un facteur d’unification et de guérison dans sa vie.

Charles l’a vécu en Algérie, qui a joué un rôle si déterminant dans sa conversion, et chez les Touaregs. Il considérait son chemin de présence et d’amitié, ainsi que sa vie de prière, comme sa mission et sa pensée de lui-même. Il a compris que ce n’était pas le moment des conversions et a senti que sa vie pouvait consister à créer des liens de compréhension et de respect avec ce peuple. Il a longuement étudié la langue et la culture des Touareg.

Au moment de sa mort il n’avait pas d’adeptes et serait resté pratiquement inconnu si une biographie de René Bazin n’avait pas été publiée.

On évoque Charles de Foucauld comme d’un modèle de « spiritualité du désert » et pour ce qui est devenu connu sous le nom de prière d’abandon. Elle est tirée d’une méditation beaucoup plus longue qu’il a écrite bien des années plus tôt alors qu’il était encore moine trappiste.

Il a imaginé Jésus alors qu’il mourait sur la croix et place ces mots sur ses lèvres. Il introduit la méditation en disant:

« C’est la dernière prière de notre Maître, de notre Bien-Aimé… qu’elle soit la nôtre… Qu’elle soit non seulement la prière de notre dernier instant, mais celle de tous nos instants....Chaque chrétien doit être un apôtre, ce n’est pas un conseil, c’est un commandement. Mon apostolat doit être un apostolat du bien. En me voyant, les gens devraient se dire, puisque cet homme est si bon, sa religion doit être bonne. Et si on me demande pourquoi je suis si doux et bon, je dois répondre, parce que je suis le serviteur de Celui dont la bonté est encore plus grande. Si seulement vous saviez comme mon Maître Jésus est bon ! »

Charles de Foucauld a été tué le 1er décembre 1916 dans la confusion de la Première Guerre mondiale, ayant choisi de rester parmi ceux de Tamanrasset qui étaient trop pauvres pour fuir les conflits dans la région. Il était bien conscient du risque pour sa propre vie

Il a été béatifié à Rome le 13 novembre 2005 puis canonisé le 15 mai 2022 par le Pape François.Il est commémoré le 1er décembre.

A VOIR:

https://youtu.be/EyURun-k_kY

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