Fondateur des Eudistes et de l’Institut Notre-Dame de Charité (+ 1680)
Saint Jean Eudes, fondateur des Eudistes et de l’Institut Notre-Dame de Charité, est une figure marquante de l’histoire religieuse française au XVIIe siècle. Contemporain de saint Vincent de Paul, Jean Eudes naît dans un contexte où la France traverse une profonde crise spirituelle. Le peuple, en proie à la superstition et à la sorcellerie, s’éloigne de la foi chrétienne, tandis que les élites affichent une moralité dégradée. Le clergé, quant à lui, souffre d’une grande ignorance et de corruption, abandonnant souvent les fidèles en temps de crise, comme lors des épidémies.
Face à cette situation alarmante, Jean Eudes décide de consacrer sa vie à la réformation de l’Église et du peuple chrétien. Il se distingue par son talent exceptionnel pour la prédication, ce qui l’amène à organiser des missions paroissiales à travers la Bretagne, la Normandie, la Bourgogne, et même à la cour du roi Louis XIV. Entre 1632 et 1675, il mène près de cent quinze missions, visant à ramener les âmes à la foi et à rétablir les valeurs chrétiennes.
Pour donner une structure durable à son œuvre, Jean Eudes quitte l’Oratoire en 1643 et fonde à Caen la Congrégation de Jésus et de Marie, connue sous le nom des Eudistes. Cette nouvelle congrégation se consacre principalement aux missions évangéliques et à la formation des prêtres, avec l’objectif de créer un clergé mieux formé et plus vertueux.
En parallèle, en 1642, il fonde l’Institut Notre-Dame de Charité, dédié à la réhabilitation des femmes prostituées. Les religieuses de cet institut se consacrent à cette mission en s’inspirant de la compassion du Cœur de Marie et de la miséricorde du Cœur de Jésus.
Après avoir renoncé à son poste de supérieur général de sa congrégation, Jean Eudes s’éteint à Caen en 1680, à l’âge de soixante-dix-neuf ans. Sa vie exemplaire et son œuvre de réformation spirituelle sont reconnues par l’Église catholique, et il est canonisé le 31 mai 1925.
