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Saint Justin

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« la foi et la raison sont les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité »

Philosophe et martyr (+ 165)

Saint Justin, que l’Église honore en ce 1er juin, est l’un des plus lumineux exemples de la rencontre entre foi et raison. Né vers l’an 100 à Naplouse, sur l’ancienne terre biblique de Sichem, il reçut une formation païenne brillante. De famille aisée, il s’adonna avec passion à l’étude des grandes écoles de pensée de son temps. Stoïcisme, aristotélisme, platonisme : chacune de ces doctrines, il les interroge avec exigence, cherchant non le confort intellectuel, mais la sagesse véritable. Il croyait l’avoir trouvée chez Platon, jusqu’à ce qu’un chrétien, rencontré par providence, lui révèle ce qu’aucune philosophie n’avait su lui offrir : le Christ, Logos fait chair, unique source de la vérité.

À trente ans, Justin demande le baptême. Mais il ne renie pas pour autant sa vocation philosophique. Pour lui, la philosophie n’est pas ennemie de la foi : elle en est l’annonciatrice. Dans ses écrits – notamment ses Apologies et son Dialogue avec Tryphon –, il défend ardemment la foi chrétienne face aux accusations païennes. Il enseigne, fonde des écoles de philosophie chrétienne à Éphèse puis à Rome, et ose présenter au pouvoir impérial une défense publique du christianisme.C’est là, sous le règne de Marc Aurèle, que le philosophe devient martyr. Vers 165, refusant de sacrifier aux dieux, Justin est arrêté, interrogé par le préfet Rusticus, et condamné à mort. Avec plusieurs de ses disciples – Chariton, Charite, Évelpiste, Hiéron, Pacon et Libérien –, il reçoit la couronne de gloire. Le monde païen perd un intellectuel, l’Église gagne un témoin.

Saint Justin incarne à merveille ce qu’enseignait saint Jean-Paul II dans Fides et Ratio : « la foi et la raison sont les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité ». À l’heure où notre époque relègue la vérité à une simple construction sociale et suspecte toute affirmation doctrinale d’intolérance, Justin nous rappelle que la vérité n’est pas à craindre, mais à chercher et à aimer. Car elle a un visage : celui du Christ.

Avec Nominis

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