Abbesse (+ 1308)
Sainte Claire de Montefalco, née au début du XIIIe siècle à Montefalco en Ombrie, est une figure emblématique de la foi chrétienne et de la vie monastique. Abbesse de l’Ordre des Ermites de Saint Augustin, elle incarne un exemple de dévouement total à Dieu et à sa communauté.
Claire, de son vrai nom Clara, fut élevée dans une profonde atmosphère chrétienne. Dès son jeune âge, elle ressentit un appel fort à se consacrer entièrement à Dieu. Cette vocation la poussa à rejoindre très tôt sa sœur dans un couvent de l’Ordre des Ermites de Saint Augustin, où elle s’engagea avec une ferveur remarquable. Ses journées étaient rythmées par la prière et des austérités rigoureuses, reflet de son désir ardent de sanctification et de dévouement.
Face aux conditions difficiles du monastère, Claire ne se contenta pas d’accepter son sort. Elle alla mendier dans les rues, souvent sous la pluie, en quête de charité pour subvenir aux besoins de la communauté. Sa détermination et son humilité dans ces moments de pauvreté témoignent d’un profond amour pour ses sœurs et de sa foi inébranlable en la providence divine.
Élevée au poste d’abbesse, Claire fit preuve d’une grande humilité et d’un engagement sincère envers chaque membre de la communauté. Elle dirigea le couvent avec une attention particulière à la vocation et aux besoins spirituels de chacune des sœurs. Sa conduite en tant que supérieure était empreinte de miséricorde et de compréhension, qualités essentielles pour guider une communauté religieuse.
Sainte Claire de Montefalco n’échappa pas aux tentations spirituelles, mais ces épreuves ne firent que renforcer sa foi et son union mystique avec le Seigneur. Ses expériences mystiques et spirituelles enrichirent sa vie de prière, lui permettant de vivre des moments de profonde communion avec Dieu.
Le 15 août 1308, jour de l’Assomption, elle réunit ses sœurs et leur adressa ses dernières paroles, considérées comme son testament spirituel :
« Mes chères filles et sœurs, je confie toutes vos âmes, ainsi que la mienne, à la mort de notre Seigneur Jésus-Christ, et je remets au Seigneur les fatigues que j’ai supportées pour vous. Soyez humbles, obéissantes, patientes, unies dans l’amour, et agissez toujours de manière à ce que Dieu soit loué en vous. Que l’œuvre que Dieu a réalisée en chacune de vous ne se perde pas. »
Deux jours plus tard, le 17 août 1308, en présence de ses sœurs, qui ne comprirent pas le moment car elle restait assise dans son lit, le visage rosé et les yeux levés vers le ciel comme dans ses fréquents extases, Clara s’éteignit. Ses sœurs, souhaitant conserver son corps, tentèrent de l’embaumer.
En extrayant ses entrailles, elles découvrirent un cœur de taille disproportionnée, semblable à celui d’un enfant. En l’ouvrant, elles trouvèrent un miracle : son cœur était une grande sphère sans division, constitué de plusieurs cavités contenant des symboles de la Passion : un crucifix (toujours incorruptible), une colonne, un flagellum, des clous, une couronne, une éponge… Clara apparaissait comme un miracle vivant, son cœur ayant même des perforations correspondant aux marques des clous. La nouvelle se répandit rapidement, attirant de nombreux pèlerins pour vénérer ce prodige.
Certains, jugeant cela comme une farce, se rendirent au diocèse pour mettre fin à la situation. En l’absence de l’évêque, le vicaire épiscopal, Monseigneur Berengario de Donadio, se rendit pour punir les religieuses accusées de tromper le peuple.
À son arrivée, après les premiers reproches, les sœurs lui montrèrent le cœur de Clara. Ému par ce miracle, Monseigneur Berengario se transforma en ardent défenseur de la cause de Clara. Il abandonna son poste ecclésial pour se consacrer pleinement à elle et initia le processus de canonisation un an après sa mort, en fournissant 486 témoins.
Grâce à lui, Clara devint la sainte la mieux documentée du Moyen Âge, et malgré les aléas du processus pendant cinq siècles, elle fut canonisée le 8 décembre 1881 par Léon XIII.
Son exemple de service désintéressé sont célébrés et vénérés, notamment à travers des représentations artistiques telles que la fresque sur une colonne de l’église Sainte-Marie à Milan.
Sainte Claire de Montefalco est ainsi honorée non seulement comme une figure de l’Ordre des Ermites de Saint Augustin, mais aussi comme un modèle de foi, de charité, et de leadership spirituel, dont la vie continue d’inspirer les fidèles d’aujourd’hui.
Avec Nominis et agustinassanmateo.org