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Sainte Honorine

"Sainte Honorine, l'espérance des captifs et des matelots, obtenez-nous la délivrance de nos périls et de nos maux."

Vénérée dans les évêchés de Bayeux et de Rouen (IVe siècle)

Si l’histoire de sainte Honorine est voilée par les brumes du temps, sa présence n’en demeure pas moins éclatante dans la piété populaire, particulièrement en Normandie et en Île-de-France. Vierge et martyre du IVe siècle, elle incarne l’espérance des captifs et la fidélité jusqu’au don total de soi.

La tradition rapporte qu’Honorine appartenait à la tribu gauloise des Calètes, dans l’actuel pays de Caux. Son témoignage de foi se situe autour de l’an 303, sous l’empereur Dioclétien, au moment de l’ultime grande persécution contre les chrétiens. Arrêtée à Lillebonne, ville romaine d’importance, elle aurait subi la torture avant d’être exécutée pour avoir refusé d’abjurer sa foi. Son corps, jeté dans la Seine, fut recueilli pieusement par les fidèles et inhumé à Graville, aujourd’hui un quartier du Havre.

Le culte de sainte Honorine est attesté dès les premiers siècles du christianisme en Gaule. Face aux invasions normandes, qui ravagèrent la région, ses reliques furent transférées à Conflans-Sainte-Honorine, au confluent de la Seine et de l’Oise. Ce fut le début d’un pèlerinage fervent qui se perpétue encore aujourd’hui. Depuis l’an 1080, le 27 février marque le jour de sa fête, célébrée avec processions et prières.

Sainte Honorine est invoquée depuis des siècles comme la patronne des prisonniers et des captifs, dont elle symbolise l’espérance et la délivrance. Le cantique composé en son honneur au XIXe siècle en témoigne :

« Sainte Honorine, l’espérance des captifs et des matelots, obtenez-nous la délivrance de nos périls et de nos maux. »

Les marins eux-mêmes ont souvent placé leur confiance en son intercession, voyant en elle une protectrice contre les tempêtes et les naufrages.

Chaque année, à Conflans-Sainte-Honorine, les fidèles se réunissent pour vénérer les reliques de la sainte lors des Vêpres et des célébrations du 3 mars. À travers les siècles, son culte ne s’est jamais éteint, témoignant de la force des martyrs dont le sang, versé pour le Christ, continue d’irriguer la foi des générations.

Puissions-nous, à l’exemple de sainte Honorine, garder la fermeté de la foi, même dans l’épreuve, et prier pour ceux qui souffrent la captivité et l’oppression.

Avec nominis

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