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Tribune Chrétienne

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Un an après le voyage du Pape, le Canada poursuit son chemin de réconciliation malgré les controverses persistantes

Il y a un an, le Pape François entamait son voyage apostolique au Canada, décrivant ces six jours comme un “pèlerinage pénitentiel” visant à encourager la réconciliation entre l’Église catholique et les peuples autochtones, suite aux sombres événements des pensionnats aux XIXe et XXe siècles. Un an plus tard, malgré certaines avancées notables, les controverses subsistent quant aux initiatives de répentance et de réconciliation du Pape.

Avant même le voyage apostolique du Pape, une délégation composée de représentants Métis, Inuits et de premières Nations avait été reçue au Vatican en mars-avril 2022, marquant le début du processus de réconciliation.

Lors de son séjour au Canada, le Pape François a présenté des excuses pour la coopération de certains membres de l’Église et des communautés religieuses dans les projets destructeurs des gouvernements de l’époque, dont les écoles résidentielles étaient le résultat.

Ces institutions gérées en grande partie par l’Église catholique ont été le théâtre de sévices et de mauvais traitements infligés à de nombreux enfants autochtones, certains trouvant même la mort.

Au cours de son voyage, le Pape François a rencontré des chefs autochtones et des victimes des anciens pensionnats, manifestant une attitude d’humilité qui a été largement saluée.

«L’attitude de convivialité, de fraternité, le regard apaisant, disponible, ouvert, sans jugement de la part du Saint-Père, a marqué tout le monde», se souvient Mgr Raymond Poisson, évêque de Saint-Jérôme-Mont-Laurier. «Il a fait part d’une démarche d’humilité exceptionnelle, et cela a été très apprécié de la part de nos frères et sœurs autochtones», poursuit le président de la conférence épiscopale canadienne.

Néanmoins, des voix critiques remettent en question la portée réelle de ces gestes de réconciliation, les qualifiant d’exagérés et de trop théâtraux. Certains estiment que les prêtres tués par des autochtones ont été injustement oubliés.

Malgré ces controverses, certains affirment que la visite du Pape a tout de même facilité le dialogue entre les peuples autochtones, le gouvernement canadien, l’Église catholique et la population en général. Des mesures concrètes ont été mises en place pour soutenir la réconciliation, telles que la création de cercles d’écoute avec les autochtones, la publication de lettres pastorales sur la réconciliation, la mise en place d’un fonds de réconciliation avec les autochtones, et bien d’autres initiatives.

Le chemin vers la réconciliation avec les peuples autochtones du Canada ne fait que commencer, et il est souligné que cela ne se résume pas à un seul moment, mais constitue un processus continu qui implique l’engagement de toutes les parties concernées. Malgré les avancées, il reste encore beaucoup de travail à faire pour que la réconciliation soit véritablement atteinte et que les blessures du passé soient guéries.

Rappelons le martyrs des 8 missionnaires :

Le 19 octobre, l’Église célèbre la fête liturgique des martyrs canadiens, rendant hommage à huit jésuites, dont six prêtres, qui ont été martyrisés aux mains des Iroquois dans le sud du Canada entre 1642 et 1649. Ces missionnaires ont été canonisés par Pie XI en 1930, et Adolfo Heinen, un jésuite allemand, a relaté les tortures qu’ils ont endurées en raison de leur foi.

Les récits détaillés des épreuves subies par les jésuites, provenant des lettres qu’ils ont écrites, sont effroyables.

La société iroquoise de cette époque était marquée par des comportements féroces, avec les chefs de guerre choisis par des femmes, ce qui n’atténuait en rien la brutalité de leurs actions. Les noms des huit martyrs méritent également d’être rappelés, afin que leur sacrifice ne soit pas oublié :

  • Jean de Brébeuf († 16 mars 1649), prêtre
  • Noël Chabanel († 8 décembre 1649), prêtre
  • Antoine Daniel († 4 juillet 1648), prêtre
  • Charles Garnier († 7 décembre 1649), prêtre
  • René Goupil († 29 septembre 1642), frère
  • Isaac Jogues († 18 octobre 1646), prêtre
  • Jean de La Lande († 18 octobre 1646), donné
  • Gabriel Lalemant († 17 mars 1649), prêtre

Ces noms représentent des hommes qui ont fait preuve d’un courage extraordinaire dans leur engagement missionnaire, malgré les épreuves terribles auxquelles ils ont été confrontés. La reconnaissance de leur sacrifice peut coexister avec les efforts de réconciliation entre l’Église catholique et les peuples autochtones du Canada, et cela nous permettra de mieux comprendre l’histoire complexe de cette région et de continuer à avancer vers une véritable réconciliation.

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