Malgré la menace d’excommunication, le clergé du diocèse syro-malabar d’Ernakulam-Angamaly en Inde a maintenu sa position en refusant de se conformer à la réforme liturgique adoptée par cette Église orientale il y a plus de 20 ans, comme l’a récemment souligné le Vatican. L’ultimatum qui avait été fixé pour le jour de Noël n’a été que partiellement respecté, puisque les prêtres récalcitrants ont continué à rejeter la réforme liturgique malgré les conséquences potentielles de leur décision.
La tension au sein de l’Église syro-malabare ne fait que s’accentuer, avec le Vatican menaçant d’excommunication les prêtres qui persistent dans leur opposition à la réforme. Cependant, en signe de respect envers le pape François, la messe du 25 décembre a été célébrée selon le missel liturgique réformé, bien que cela n’ait pas mis fin au désaccord fondamental qui persiste au sein de l’Église.
Cette situation met en évidence les profondes divisions et les désaccords persistants au sein de l’Église syro-malabare, en particulier en ce qui concerne la liturgie. Malgré les efforts du Vatican pour résoudre ces différends, il semble de plus en plus probable qu’un schisme soit inévitable.
En effet, certains prêtres restent fermes dans leur refus de se conformer aux directives de l’Église. La question de la réforme liturgique est devenue un point central de cette crise, mais elle reflète également des problèmes structurels plus profonds et des tensions autour du pouvoir au sein de l’Église syro-malabare.
Il est évident que la résolution de cette crise complexe nécessitera une attention continue et des efforts concertés pour trouver un terrain d’entente au sein de la communauté syro-malabare. Cependant, à moins qu’une solution rapide ne soit trouvée, il semble de plus en plus probable que le schisme soit inévitable.
Dans une démarche visant à restaurer la communion au sein de l’Église syro-malabare, qui a été secouée par des divisions internes depuis un certain temps, le pape François a adressé un message aux fidèles de l’archidiocèse « rebelle » d’Ernakulam-Angamaly, situé dans l’État du Kerala, au sud de l’Inde, le jeudi 7 décembre. Le chef de l’Église catholique a appelé à la fin de ces désaccords, intervenant dans un contexte de réforme liturgique au sein de cette Église orientale.
Ce même jour, le pape François a accepté les démissions du cardinal George Alencherry, qui était l’archevêque majeur de l’Église syro-malabare, et de Mgr Andrews Thazhath, qui était administrateur apostolique.
L’Église syro-malabare, qui compte plus de 5 millions de fidèles dans le monde, principalement en Inde, est l’une des Églises orientales catholiques. Selon la tradition, elle aurait été fondée par l’apôtre saint Thomas. Cependant, ces dernières décennies, elle a été confrontée à une crise liturgique importante, avec une réforme liturgique votée par le Synode des évêques de l’Église syro-malabare, qui cherchait à associer deux coutumes liturgiques : ad orientem (vers l’est) et versum populum (vers le peuple).
L’archidiocèse d’Ernakulam-Angamaly a été le seul à refuser cette réforme, provoquant ainsi des tensions au sein de la communauté catholique. Des affrontements violents ont éclaté, des portraits de cardinaux ont été brûlés, et en décembre 2022, la cathédrale a même dû fermer ses portes en raison de ces conflits.
Dans un effort pour prévenir un schisme au sein de l’Église syro-malabare, le pape François a adressé un message vidéo aux fidèles, les appelant à maintenir leur unité avec l’Église catholique. Il a exhorté les prêtres à suivre la décision du Synode et à ne pas se séparer de leur Église. Cette crise, qui a débuté comme un différend sur des questions liturgiques, a mis en lumière des problèmes structurels plus profonds et des tensions autour du pouvoir au sein de l’Église syro-malabare.
Il est devenu évident que pour résoudre cette crise complexe, il sera nécessaire de traiter les causes sous-jacentes plutôt que de se contenter de traiter les symptômes en surface. L’Église syro-malabare sera confrontée à des défis considérables dans les années à venir pour aborder ces questions complexes et trouver un terrain d’entente au sein de sa communauté.