La cérémonie d’investiture de Nicolás Maduro pour un troisième mandat, le 10 janvier 2025, a confirmé le maintien d’un régime post-chaviste soutenu par un contrôle rigide des Forces armées et une répression accrue. Ce mandat, jugé illégitime par la majorité de la communauté internationale, reflète une mainmise autoritaire sur le Venezuela, rappelant les persécutions similaires subies par l’Église catholique au Nicaragua sous Daniel Ortega.
Au Venezuela, les arrestations arbitraires, les disparitions forcées et le harcèlement des leaders sociaux sont devenus des outils courants du régime de Maduro. Parmi les victimes récentes figure Carlos Correa, journaliste chrétien et défenseur des droits humains, arrêté et porté disparu, suscitant une mobilisation internationale menée par Amnesty International.
Dans ce contexte, l’Église catholique reste une force stabilisatrice. Les évêques vénézuéliens, malgré l’inefficacité de leurs appels au respect de la volonté populaire, continuent de dénoncer l’injustice. Leur mission s’incarne aussi dans les paroisses, où des prêtres comme le père Néstor Briceño exhortent leurs fidèles à ne pas céder au découragement :
« Nous ne pouvons laisser le démon de la tristesse nous vaincre. Nous devons vivre notre histoire avec un véritable sens de l’espérance. »
La situation au Venezuela n’est pas sans rappeler les persécutions orchestrées par Daniel Ortega au Nicaragua, où l’Église est directement ciblée. En 2022, Mgr Rolando Álvarez a été emprisonné, tandis que des ONG catholiques et des médias affiliés à l’Église ont été fermés. Les processions religieuses ont été interdites, et les critiques des prêtres contre le régime ont entraîné des représailles brutales.
Lire aussi
Dans ces deux pays, l’Église incarne un bastion de liberté et de dignité face à des régimes totalitaires qui cherchent à étouffer toute voix dissidente. Alors que le Venezuela utilise les Forces armées pour maintenir son contrôle, le Nicaragua s’appuie sur un appareil judiciaire corrompu et une répression ciblée pour museler l’opposition. Dans les deux cas, les leaders religieux deviennent des symboles de résistance.
Au Venezuela comme au Nicaragua, les régimes autoritaires utilisent des mécanismes similaires : la criminalisation des voix dissidentes avec des arrestations de journalistes, de militants et de figures ecclésiastiques ; l’intimidation et la terreur par des contrôles arbitraires, des extorsions et des violences ; et la destruction des institutions catholiques. Au Nicaragua, des églises ont été attaquées et des œuvres caritatives fermées, tandis qu’au Venezuela, les libertés fondamentales des paroisses sont régulièrement restreintes.
Dans ces deux contextes, l’Église ne se limite pas à des dénonciations publiques. Elle est présente sur le terrain, aidant les populations à surmonter leurs épreuves quotidiennes par un accompagnement spirituel et matériel. Au Venezuela, les prêtres continuent de célébrer des messes, d’écouter les souffrances des fidèles et d’insuffler un espoir en un avenir meilleur.
Dans sa lettre pastorale, le père Briceño résume cette mission :
« C’est dans la lumière de l’espérance que nous pouvons trouver la force d’affronter les calamités, sans céder au désespoir. »
L’Église catholique au Venezuela et au Nicaragua rappelle que l’espérance chrétienne est une force vitale, même face à l’adversité. Ces communautés persécutées témoignent que la foi peut illuminer les moments les plus sombres de l’histoire.