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Victime du remaniement : la fin de vie

Interrogations quant aux débats futurs sur le respect de la vie.

Lors de l’ouverture du conseil des ministres, Emmanuel Macron s’est exprimé devant les caméras pour annoncer les futurs chantiers de son nouveau gouvernement. Bien qu’il n’ait pas abordé directement le sujet de la loi sur la fin de vie lors de son discours introductif, les partisans des soins palliatifs et les opposants à l’euthanasie s’inquiètent. En effet, la veille, lors du remaniement ministériel, François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention, ainsi que Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, ont été écartés de leurs postes.

Leurs réticences vis-à-vis du projet de loi voulu par le président de la République ont été clairement exprimées. On peut se demander si ces changements sont une sanction et si le gouvernement recherche désormais des successeurs plus conciliants.

Dans un article du Monde daté du 8 avril dernier, le ministre de la Santé avait affirmé que le débat sur l’aide active à mourir était toujours ouvert, cherchant à rassurer les soignants, majoritairement réticents. En tant que médecin lui-même, il avait reconnu que légaliser l’euthanasie « changerait profondément notre société et notre rapport à la mort » et que « accompagner la mort, ce n’est pas donner la mort », qualifiant ainsi l’euthanasie de « solution extrême ».

Quelle sera la position du nouveau ministre, Aurélien Rousseau, dont le profil est davantage politique puisqu’il est l’ancien directeur de cabinet d’Élisabeth Borne et l’ex-directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France, qu’il a dirigée pendant la crise sanitaire ?

De son côté, Jean-Christophe Combe, qui quitte le ministère des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, avait également exprimé ses inquiétudes concernant le projet de loi sur la fin de vie lors d’un entretien au Figaro le 22 juin dernier. Il avait souligné l’importance d’être vigilant quant au message envoyé aux personnes vulnérables ou désespérées, ainsi qu’à leurs familles, affirmant que l’aide active à mourir risquerait de bouleverser notre perception de la vulnérabilité. Il préconisait donc un modèle centré sur la personne, basé sur le refus de l’acharnement thérapeutique déraisonnable, une meilleure connaissance et une prise en charge précoce des soins palliatifs, un soutien aux aidants et des liens sociaux solides. Le ministre était également attaché à une proposition de loi sur le « bien vieillir », qui aurait dû être discutée au Parlement le 18 juillet dernier, mais qui a été retirée de l’ordre du jour au dernier moment. Un signal inquiétant.

Aurore Bergé remplace désormais Jean-Christophe Combe, après avoir été présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale. Son profil, à nouveau très politique voire qualifié de « bon petit soldat », suscite des Bien qu’elle se soit récemment prononcée contre l’euthanasie, considérant que ce n’était pas le « bon moment politique », Aurore Bergé a toutefois souligné qu’elle n’avait pas « la prétention » de dire qu’elle ne changerait jamais d’avis, ce qui lui est déjà arrivé à plusieurs reprises au cours de sa carrière politique. Rappelons qu’un projet de loi légalisant l’aide active à mourir, tout en abordant les soins palliatifs et les droits des patients, doit être présenté en France d’ici la fin de l’été, soit le 21 septembre 2023. L’avenir de cette loi reste incertain et suscite des inquiétudes parmi les différents acteurs concernés.

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