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[ VIDEO ] Bétharram : Le ministre Bruno Retailleau et Monseigneur Aillet vivement interpellés

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"Nous avons été aveuglés dans notre congrégation. Nous sommes déçus de nous-mêmes."

L’évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, Monseigneur Marc Aillet, s’exprimait publiquement ce jeudi 13 mars sur l’affaire de Bétharram, marquée par des accusations graves concernant des abus au sein de la congrégation. Aux côtés du prêtre Laurent Bacho, responsable de la cellule d’écoute, et de Vincent Destais, directeur de l’enseignement du diocèse, l’évêque a reconnu les fautes passées tout en appelant à la justice et à la compassion envers les victimes.

La conférence de presse a débuté de manière tendue, interrompue par l’intervention d’Arnaud Gallais, ancien membre de la Ciivise et cofondateur de l’association de protection de l’enfance Mouv’Enfants. Ce dernier, gant blanc en main en hommage aux victimes, a témoigné : « Que justice se fasse pour les victimes, j’ai été violé entre l’âge de 8 et 11 ans, je soutiens mes frères de Bétharram, je soutiens mes frères de Garaison. »

Face à cette intervention, Monseigneur Aillet a exprimé sa compassion : « Je comprends votre souffrance, ce qui m’importe, ce sont les victimes. » Il a toutefois souligné que l’Église n’est pas restée « inactive pendant 25 ans » et a reconnu une vérité douloureuse : « On savait des choses et on les cachait, mais pas que dans l’Église. »

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Depuis 2016, le diocèse a mis en place une cellule d’écoute et a porté deux signalements à la connaissance des procureurs de la République de Pau et de Bayonne. Un « protocole de protection des jeunes » a également été instauré pour renforcer la vigilance et la prévention. Laurent Bacho a ajouté que la congrégation envisage « de poser une plaque mémorielle à Bétharram » et de « vendre des terrains et des bâtiments pour alimenter le fond destiné aux victimes ». Le prêtre a confié : « Nous avons été aveuglés dans notre congrégation. Nous sommes déçus de nous-mêmes. »

Cette affaire rappelle, une fois encore, la profondeur de la misère humaine et les tragédies qui peuvent se nouer même au sein des lieux les plus sacrés. Cependant, elle ne saurait servir uniquement à mettre l’Église au pilori. Si certaines brebis galeuses ont failli de manière abjecte, l’Église, en reconnaissant ses erreurs et en s’engageant vers des réformes courageuses, manifeste sa volonté de cheminer dans la vérité et l’humilité.

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