Dans Bernanos sans concessions (Éditions Fayard), Monseigneur Patrick Chauvet propose une relecture engagée et actuelle de l’œuvre de Georges Bernanos, qu’il décrit comme « un prêtre laïque », animé par le désir profond de servir l’Église. À travers ce livre, l’ancien recteur de Notre-Dame de Paris confronte la pensée du romancier aux dérives spirituelles et morales de notre époque.
Au cœur de cette réflexion surgit la figure de sainte Thérèse de Lisieux. « Celle qui a pris vraiment une grande place dans la vie spirituelle de Bernanos, c’est la petite Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face », affirme Mgr Chauvet. Lors de son agonie, l’écrivain gardait ses dernières pensées près de lui. Lui qui craignait tant la mort, trouvait dans la confiance radicale de la carmélite une force immense. « Thérèse, c’est l’esprit d’enfance », dit-il. Et surtout : « Moi, je continue de lire Thérèse, parce que c’est à la fois très simple et d’une profondeur inouïe. »À l’appel du pape Léon XIV à relire sainte Thérèse, Monseigneur Chauvet répond avec enthousiasme.
Dans un monde où l’on ne parle plus « ni de l’âme, ni de la conscience », les intuitions de Bernanos, nourries par la spiritualité thérésienne, offrent une lumière précieuse. Il écrivait : « J’arrive à voir ce que les autres voient comme moi, mais ne veulent pas voir. » Pour Mgr Chauvet, cette lucidité est aujourd’hui vitale, face à la perte de liberté, à l’addiction au numérique ou à la violence qui frappe la jeunesse.
Bernanos sans concessions ne se veut ni un plaidoyer nostalgique ni un règlement de comptes. C’est un appel à ne pas renier ce qui a façonné la conscience chrétienne : « redécouvrir tout ce qu’il y a de beau et de grand ». Et tenir bon, avec sainte Thérèse de Lisieux, dans la lumière de l’espérance.