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Y a-t-il un salut pour l’enfant mort sans baptême ?

Les Limbes Eglise N.D. de la croix - Paris (20) - DR
Les Limbes Eglise N.D. de la croix - Paris (20) - DR
« Dans le régime de foi dans lequel nous vivons, la certitude la plus apaisante n’est-elle pas de nous remettre dans les mains de Dieu ? ».

Dans une émission présentée par Bénédicte de Saint-Germain, diffusée sur RCF, intitulée “Les sanctuaires normands” Dom Jean Pateau, père abbé de l’abbaye de Fontgombault (Indre), a offert un éclairage précieux sur une question délicate et souvent douloureuse : y a-t-il un salut pour l’enfant mort sans baptême ? Cet entretien, relayé par lepetiteplacide.org, nous plonge dans les réponses de l’Église à ce sujet.

Dom Jean Pateau commence par partager une expérience personnelle , celle de sa belle-sœur qui a perdu un enfant sans qu’il ait pu être baptisé. Ce drame personnel souligne la pertinence et l’importance de cette question pour de nombreuses familles catholiques.

Le père abbé rappelle que “le catéchisme invite à remettre l’enfant à la miséricorde de Dieu”. Il cite le théologien dominicain, le père Marie-Michel Labourdette, O.P. :

« Dans le régime de foi dans lequel nous vivons, la certitude la plus apaisante n’est-elle pas de nous remettre dans les mains de Dieu ? ».

Ces mots apportent une consolation profonde à ceux qui cherchent des réponses en période de deuil.

Dom Jean Pateau aborde ensuite la théorie des limbes*, une réponse théologique ancienne qui a prévalu pendant des siècles, depuis Saint Augustin, affirmant que les enfants morts sans baptême ne voient pas Dieu et sont à la limite de l’Enfer, subissant des peines sensibles. Cependant, cette théorie a été progressivement reconnue comme insatisfaisante.

Le père abbé explique que ces enfants, comme tous les hommes, sont « marqués par le péché » et sont ainsi des « fils de la colère ». Sans une intervention divine, il n’y aurait pas de raison pour qu’ils obtiennent la Béatitude. Le chemin normal vers le salut reste le baptême, une nécessité réaffirmée avec force par Saint Augustin.

Cependant, Dom Jean Pateau souligne que le sacerdoce commun des fidèles nous invite à intercéder pour ces enfants, demandant au Seigneur de les prendre dans la Béatitude. Pour un enfant né par fausse couche ou par avortement, il est important de lui donner un nom, reconnaissant ainsi sa dignité de personne. Faire dire des messes et prier pour ces enfants est également crucial.

L’accompagnement des mères, surtout celles ayant subi un avortement, est essentiel. Dom Jean Pateau affirme que le Seigneur peut lier l’exercice de sa Miséricorde à nos prières, nous associant ainsi à la béatitude et au chemin vers le salut.

Dom Jean Pateau a publié un livre chez Artège intitulé “Le salut des enfants morts sans baptême”, offrant une réflexion plus approfondie sur ce sujet.

*Dans le catholicisme, les limbes (du latin limbus, « marge, frange ») sont un état de l’au-delà situé aux marges de l’enfer. Par extension, les limbes sont un état intermédiaire et flou.

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