Une équipe de chercheurs roumains a découvert plus de 200 livres et manuscrits dans une église de Mediaş. Cela comprend des dizaines d’œuvres imprimées anciennes et des fragments de manuscrits datant du IXème siècle.
L’équipe dirigée par Adinel C. Dincă de l’Université Babeș-Bolyai, a trouvé la cache dans la tour des cordiers de l’église Sainte-Marguerite à Mediaș, une ville située au centre de la Roumanie.
La Biblioteca Batthyaneum, une filiale de la Bibliothèque nationale de Roumanie, a annoncé la découverte sur sa page Facebook au début du mois. Ils ont rapporté que la découverte comprenait 139 livres imprimés datant de 1470 à 1600, deux manuscrits du début du XVIe siècle et une soixantaine de chartes et autres documents datant du XIVe au XVIe siècle. De plus, ils ont trouvé plusieurs fragments de manuscrits conservés dans les registres paroissiaux, dont le plus ancien date de l’époque carolingienne et pourrait remonter au IXe siècle.
La découverte de ces « archives oubliés » ressemble, selon la Biblioteca Batthyaneum, à « l’une des histoires d’Indiana Jones ».L’église Sainte-Marguerite, également connue sous le nom de Margarethenkirche, remonte au début du XVe siècle et a été fondée par les Saxons de Transylvanie, une communauté d’Allemands qui se sont installés dans cette région de Roumanie au Moyen Âge.
La collection de livres semble avoir été laissée dans la tour de l’église depuis des décennies, peut-être dans le but de les protéger pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale. Cependant, le professeur Dincă pense qu’ils ont peut-être été placés ici bien plus tôt. Dans un e-mail à Medievalists.net, il explique:
« Lorsque j’ai trouvé les livres pour la première fois, j’ai tout de suite remarqué la disposition des volumes selon une certaine typologie historique : bibles et textes bibliques, patristique, théologie etc. Cet ordre ne ressemble pas à une improvisation et laisse entendre que la collection était placée là à un stade de développement antérieur. De plus, les anciennes cotes suivaient (à quelques exceptions près) un ordre clair. Les livres faisaient partie du patrimoine de l’église et étaient surtout conservés (à partir d’un certain moment) pour leur valeur intrinsèque. »
Ces articles peuvent avoir fait partie d’une collection de bibliothèque beaucoup plus importante au sein de l’église. Le professeur Dincă note qu’un catalogue publié en 1864 répertorie environ 7 700 livres détenus par la bibliothèque, dont des dizaines d’ouvrages imprimés anciens de réformateurs protestants tels que Martin Luther, John Calvin et Philip Melanchthon.
L’équipe de recherche va maintenant travailler afin d’essayer de faire correspondre les livres découverts avec ceux déjà répertoriés.Alors que les recherches sur la découverte ne font que commencer, Dincă explique également qu’ils ont déjà fait des découvertes passionnantes :
« L’un des points forts de cette collection historique est le grand nombre de reliures originales du XVIe siècle, dont beaucoup sont datées. En plus de cela, dans la série des registres administratifs de la paroisse, on trouve plusieurs fragments de manuscrits médiévaux, dont un copié en minuscule carolingienne, le reste de la ‘collection de fragments’ contenant les manuscrits liturgiques usuels du XIVe au XVe siècle . Le contexte fermé de la réutilisation rend très probable que ces morceaux de parchemin recyclés soient en fait des restes d’un stock pré-Réforme de manuscrits utilisés localement ».
Source medievalists.net