Le 20e concile œcuménique de l’Église de Rome, tenu du 8 décembre 1869 au 20 octobre 1870, fut initié par Pie IX. Il détient certaines particularités :
C’est le premier concile depuis 3 siècles, en effet depuis la fin du concile de Trente en 1563 au début du Concile Vatican Ier , il s’est écoulé 306 ans…En 1713 et 1719 il y eu bien des tentatives de conciles des « appelants » parmi lesquels l’archevêque de Paris le cardinal de Noailles, mais cet appel est condamné par le Pape.
A la fin du XVIII -ème siècle on voit se multiplier des conciles » dissidents » : le concile Janséniste de Pistoie en1786 et les conciles nationaux de l’Eglise constitutionnelle à Paris en 1787 et 1801. En 1849, le cardinal Lambruschini suggère au Pape Pie IX de convoquer un concile œcuménique mais le projet n’aboutit pas .
L’autre particularité de Vatican 1er est qu ‘il fut arrêté en raison de la guerre.
Le 19 juillet 1870, la France déclare la guerre à la Prusse, elle retire ses troupes qui garantissaient la sécurité du Pape dans la cité romaine. Le 20 septembre 1870, le général Cardona envahit les derniers territoires des états pontificaux et la ville de Rome elle-même. Le Pape Pie IX se considère comme « captif » au Vatican.
Ce bouleversement entraina la suspension des travaux du concile.
Ce concile visait principalement à condamner les « dérivés modernes du rationalisme » et à réviser le droit ecclésiastique pour le XIXe siècle. La majeure partie des délibérations concernait les droits pontificaux, notamment l’infaillibilité papale.
Rappelons que l’annonce de la préparation du concile a renforcé les divisions au sein de l’Église entre les catholiques libéraux et les conservateurs. La sélection des conseillers pour les décrets pré-conciliaires, majoritairement conservateurs, a suscité des inquiétudes. La publication, en février 1869, d’une lettre suggérant que l’infaillibilité papale serait définie sans débat à mis cette question au centre des attentions.
Plusieurs gouvernements étaient préoccupés par les éventuelles décisions du concile concernant des sujets comme le mariage civil ou l’enseignement. Ils craignaient aussi une affirmation des droits médiévaux de l’Église sur le pouvoir civil. La proposition d’utiliser le Syllabus de 1864, (recueil de questions exposées et tranchées par le pape Pie IX ), comme base de discussion a accentué ces craintes.
Certains membres de l’Église, opposés à l’influence dominante du parti conservateur, ont cherché à renforcer ces préoccupations gouvernementales, espérant des interventions diplomatiques.
Ce concile avorté eut également pour conséquence un schisme ( autour de la notion d’infaillibilité papale ) et les schismatiques se regroupèrent autour d’une « Eglise vieille-catholique » qui refusa catégoriquement l’installation de ce dogme. Cette Eglise existe encore de nos jours.
Source histoire des conciles – Yves Chiron.