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Comment la nouvelle présidente Claudia Sheinbaum repondra t-elle aux défis de l’Eglise mexicaine ?

Claudia Sheinbaum, présidente du Mexique - capture Youtube
Claudia Sheinbaum, présidente du Mexique - capture Youtube
La Conférence des Évêques du Mexique a insisté sur l'importance d'une société où le gouvernement et les citoyens « respectent les lois » et où l'on trouve un véritable « État de droit démocratique ».

Ce mardi 1octobre marque l’intronisation de Claudia Sheinbaum Pardo en tant que présidente du Mexique. De son coté, l’Eglise catholique mexicaine a formulé plusieurs demandes à son intention.
Elle appelle notamment à ce que « le domaine du crime organisé et de la délinquance en général » cesse d’exercer une influence grandissante dans tous les secteurs de la société mexicaine.

Claudia Sheinbaum, candidate de l’alliance « Sigamos Haciendo Historia », qui regroupe les partis Movimiento Regeneración Nacional (MORENA), Partido del Trabajo (PT) et Partido Verde Ecologista de México (PVEM), a remporté les élections présidentielles de juin dernier et c’est dans ce contexte que la Conférence des Évêques du Mexique (CEM) a publié un communiqué le lundi 30 septembre, afin d’exprimer ses « prières et vœux » pour le début de cette nouvelle administration.

La CEM a manifesté sa confiance dans la capacité de la présidente Sheinbaum à faire preuve de « sensibilité et de respect » en impulsant des initiatives visant le bien-être et le développement social de tous les citoyens. Néanmoins, les évêques ont souligné que « la réalité parle d’elle-même et exige, de manière immédiate », certaines actions concrètes.

Parmi ces actions, les évêques ont mis en avant la nécessité d’implémenter des « politiques publiques qui assurent la sécurité des citoyens, surmontent la pauvreté et l’inégalité, et assurent l’unité nationale et la concorde entre tous ». Selon eux, ces politiques doivent viser à « réaliser le but de la paix sociale ».

Ils ont également insisté sur l’importance d’une société où le gouvernement et les citoyens « respectent les lois » et où l’on trouve un véritable « État de droit démocratique ».Le communiqué précise que cela nécessite « une Fédération d’États autonomes, avec un équilibre des pouvoirs, afin d’être une République fiable pour tous » affirmant que « sans confiance, il n’y a pas de développement, ni d’avenir stable ».

Une autre préoccupation exprimée par les évêques concerne l’amélioration du système éducatif mexicain, qu’ils jugent « négligé en raison de politiques publiques aux ressources limitées et d’une vision manquante d’un véritable humanisme qui forge l’esprit » des enfants et des adolescents.

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Le communiqué reconnait que le pays fait face à de « grands défis » , les évêques ont donc appelé à la nécessité d’atteindre des accords avec toutes les forces politiques, « sans anéantir les minorités », pour construire « le projet du bien commun afin que la société mexicaine vive en paix ».

Le texte se termine par la bénédiction des évêques :

« Que Dieu vous bénisse, Claudia Sheinbaum Pardo, Présidente du Mexique, et tous les Mexicains, membres de cette nation. Nous réitérons notre volonté de nous joindre à cette dynamique pour vivre sous la protection de Sainte Marie de Guadalupe afin qu’elle nous aide à valoriser toute la richesse de nos racines historiques communes qui font de nous une seule nation ».

Claudia Sheinbaum Pardo est née le 24 juin 1962 à Mexico, c’est une scientifique et femme politique, première femme à occuper le poste de présidente dans l’histoire du pays. Docteur en sciences de l’environnement, elle a été cheffe du gouvernement de la ville de Mexico de 2018 à 2023.

Sur le plan religieux, Claudia Sheinbaum est issue d’une famille juive et se déclare athée. Bien qu’elle ait collaboré avec divers groupes, y compris des organisations religieuses sur des questions sociales, ses convictions personnelles et ses politiques s’alignent souvent sur une approche purement laïque. Cette position engendre certaines tensions dans un pays où la culture catholique est prédominante et où les thèmes religieux occupent une place importante dans le discours politique.

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