[ TRIBUNE ] Diocèse de Marseille : lettre ouverte au « Ponce Pilate Aveline » sur la désacralisation de l’église Saint-Maurice
Monseigneur Aveline - DR
La douloureuse et incompréhensible gestion de Monseigneur Aveline dans le dossier de l’église Saint-Maurice soulève une vive indignation
Nous avons été interpellés par de nombreux courriels de fidèles du quartier de Pont-de-Vivaux, à Marseille, qui se disent blessés, humiliés, outragés par la fermeture brutale de leur église, Saint-Maurice. Ces messages expriment une souffrance réelle, un sentiment d’abandon, et une incompréhension face au silence du diocèse. Nous leur devons une tribune. Car derrière les pierres que l’on vend, ce sont des âmes que l’on heurte.
Nous relayons ici un courrier collectif adressé au diocèse de Marseille. Il s’agit d’un véritable cri du cœur, dénonçant non seulement la fermeture de l’église, mais surtout la procédure de désacralisation envisagée par décret, sans messe, sans présence de la communauté, sans hommage.
« Le Ponce Pilate Aveline n’a même pas le courage d’assumer ses actes et va choisir avec ses conseillers Xavier Manzano, le dominicain, et Guilhem Amaury, le publiciste, la procédure par décret – qui est une hérésie – pour une désacralisation et une insulte à tous les prêtres qui ont servi notre paroisse : qu’en pense la Petite Voie de Tribune Chrétienne ? L’Église de France est bien mal embarquée avec ses adeptes de la parabole des talents et des quêtes à carte bleue uniquement, qui ont conduit à ce gouffre financier qu’a été la venue de François. »
L’église Saint-Maurice, conçue par les architectes Chirié et Vives, a été un témoin concret de la ferveur catholique dans le 10e arrondissement de Marseille. Elle a accueilli des générations de familles, de baptêmes, de mariages, de funérailles, de catéchèses et de prières. Pour les paroissiens, la désacralisation dans l’ombre, sans rite public, revient à effacer leur mémoire commune.
Ils demandent que cette désacralisation fasse l’objet d’un véritable office liturgique, ouvert à tous, annoncé publiquement, et présidé par Monseigneur Aveline en personne. Ce serait, à leurs yeux, le minimum de respect envers ceux qui ont fait vivre cette paroisse pendant des décennies.
« Ce serait le moindre des hommages rendu à toutes celles et ceux qui se sont consacrés à ces paroisses (bénévoles, paroissiens, catéchistes). »
Ce qui choque, c’est tout autant la fermeture douloureuse que la manière dont elle est menée. Froidement. Administrativement. Comme si les bâtiments ne comptaient plus, comme si les fidèles n’existaient pas. Cette gestion technocratique d’un patrimoine sacré illustre un éloignement inquiétant entre les pasteurs et leurs brebis.En choisissant une procédure par décret, Monseigneur Aveline semble fuir la rencontre, l’écoute, la douleur partagée. Une attitude que les paroissiens comparent à celle de Ponce Pilate, se lavant les mains d’un sort qu’il décide pourtant.
Il est à craindre que, s’il gère ainsi la Conférence des évêques de France lors de sa prise de fonction en août prochain, le fossé entre les pasteurs et les brebis ne se creuse encore davantage.
Intégralité de la tribune des paroissiens de Pont-de-Vivaux :
« Les habitants du quartier de Pont de Vivaux Les paroissiens de l’église Saint Maurice de Pont de Vivaux
À Diocèse de Marseille Jean Marc Aveline, cardinal archevêque de Marseille
Nous, habitants du quartier de Pont de Vivaux, paroissiens de l’église Saint Maurice de Pont de Vivaux, amoureux de ce quartier et de cette ville,
Avons récemment appris par la presse la décision du diocèse de fermer définitivement l’église Saint Maurice de Pont de Vivaux en tant que lieu de culte catholique et de vendre ce bien de l’Église pour lequel il y aurait un acquéreur.
Les deux églises des architectes Chirié et Vives sont des témoins de la vivacité et de la ferveur catholique au cœur du 10e arrondissement de Marseille.
Ces églises, appartenant en propre au diocèse et dont il va se départir pour des raisons budgétaires, ne peuvent disparaître de notre environnement sans qu’un hommage local ne soit rendu au plus haut niveau de l’évêché.
Lors d’un reportage passé sur BFM Marseille, le diocèse a annoncé aux journalistes l’intention de procéder à la désacralisation de l’église Saint Maurice de Pont de Vivaux.
Aussi bien les églises « Chirié » et « Vives » ont été sanctifiées en leur temps (années 40 à 60), aussi bien maintenant que le diocèse les ferme, elles doivent être désacralisées à l’occasion d’une messe ou d’un office spécifique.
Aussi, nous, habitants du quartier de Pont de Vivaux, paroissiens de l’église Saint Maurice de Pont de Vivaux, amoureux de ce quartier et de cette ville, serions honorés que cette cérémonie fasse l’objet de toute l’information et la publicité nécessaire dans l’ensemble du quartier de Pont de Vivaux. Nous pourrions ainsi être présents et participer à cet office.
Ce serait le moindre des hommages rendu à toutes celles et ceux qui se sont consacrés à ces paroisses (bénévoles, paroissiens, catéchistes) pour les faire vivre et prospérer. Ce serait aussi un hommage rendu à la vie de générations de chrétiens du quartier qui ont été baptisés, ont suivi un parcours de foi, se sont mariés religieusement, tous vivants et défunts.
Nous serions donc honorés, compte tenu de l’importance et de la rareté d’un tel événement, que Monsieur Jean Marc Aveline, cardinal archevêque de Marseille, nous fasse l’honneur de sa présence lors des offices de désacralisation qui seront organisés. »