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Saint Prosper d’Aquitaine : un laïc ardent défenseur de la grâce

Moine à Marseille, il affronte avec courage les évêques des Gaules qui critiquaient Augustin, contribuant ainsi à l’ancrage durable de ce dernier comme docteur majeur de l’Église d’Occident

Ce mercredi 25 juin 2025, l’Église fait mémoire de saint Prosper d’Aquitaine, figure méconnue mais essentielle dans la transmission de la pensée augustinienne. Laïc engagé, poète, époux fidèle et théologien rigoureux, il fut l’un des plus fervents défenseurs de la doctrine de saint Augustin sur la grâce divine au Ve siècle.

Né en Aquitaine, Prosper apparaît en 428 à Marseille, puis devient, vers 440, secrétaire à la chancellerie pontificale sous le pontificat de saint Léon le Grand. Dans un monde secoué par les controverses théologiques, il s’illustre par sa plume brillante et son zèle doctrinal. Il prend la plume pour répondre aux pélagiens, ces adversaires de la grâce, allant jusqu’à composer un poème de 1002 hexamètres pour expliciter la doctrine de la grâce selon Augustin.Mais Prosper n’est pas seulement un intellectuel. Marié, il cultive une relation conjugale profonde, spirituellement enracinée. Dans une lettre à son épouse, il lui écrit : « Relève-moi si je tombe, reprends-toi quand je te signale quelque faute. Qu’il ne nous suffise point d’être un seul corps, soyons aussi une seule âme. » Cette parole, d’une grande modernité, rappelle que l’unité des époux dépasse la seule union physique : elle est vocation à la communion des cœurs et des esprits.

Moine à Marseille, il affronte avec courage les évêques des Gaules qui critiquaient Augustin, contribuant ainsi à l’ancrage durable de ce dernier comme docteur majeur de l’Église d’Occident. Sa Chronique universelle, inspirée des œuvres d’Eusèbe et de saint Jérôme, témoigne de son souci d’unir histoire, foi et fidélité ecclésiale.

Saint Prosper s’éteint vers 463, laissant l’exemple d’un homme humble, instruit, fidèle à l’Église et à son épouse, serviteur de la vérité théologique, modèle de sanctification du laïcat. En lui se manifeste la force d’un cœur enraciné dans la grâce.

« Ce n’est pas par nos seuls mérites que nous avançons, mais par le don gratuit de Dieu », écrivait-il en écho au maître d’Hippone. Une leçon toujours actuelle.

Avec nominis

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