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Saint Anthelme de Chignin, évêque au cœur pur et prince malgré lui

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Il fut l’un de ces pasteurs intrépides que l’Église n’oublie pas

Évêque de Belley (+ 1178)

Né vers 1107 au château de Chignin, non loin de Chambéry, Saint Anthelme de Chignin fut l’un de ces pasteurs intrépides que l’Église n’oublie pas. Épris de silence et de prière, il refusa les honneurs du monde pour embrasser l’austérité de la vie cartusienne. Moine d’abord à Portes, puis à la Grande Chartreuse, il y joua un rôle majeur : après une avalanche qui détruisit les bâtiments, il dirigea leur reconstruction et fut élu septième prieur de l’ordre.

Son autorité spirituelle s’étendit aussi aux femmes : on lui doit la fondation des premières chartreuses féminines, pour les âmes qui, comme lui, cherchaient Dieu dans la solitude. Il gouverna avec justice, mais son zèle pour la correction fraternelle lui attira l’incompréhension : deux moines qu’il avait sanctionnés portèrent plainte à Rome. Le pape Alexandre III les crut d’abord, contraignant Anthelme à se démettre. Loin de s’en formaliser, le saint accueillit cette épreuve avec humilité, retournant joyeusement à la vie monastique.Mais Dieu ne voulait pas qu’il restât caché. Le pape, mieux éclairé, le rappela… et le nomma évêque de Belley en 1163. Fidèle à l’esprit cartusien, Anthelme n’en fut pas moins un pasteur courageux : il s’opposa fermement à l’antipape Victor IV soutenu par l’empereur Frédéric Barberousse, ce qui lui valut d’être d’abord écarté, puis finalement honoré. L’empereur lui rendit grâce et éleva l’évêque de Belley à la dignité de prince du Saint-Empire, titre qu’il reçut avec la même réserve qu’il avait acceptée l’épiscopat.

Saint Anthelme ne cessa de défendre les pauvres contre les abus des puissants, notamment ceux du comte de Savoie. Il lutta aussi pour la réforme des mœurs du clergé, avec ce mélange de fermeté et de charité qui marque les saints évêques. Il tenta même une médiation entre saint Thomas Becket et Henri II d’Angleterre, sans succès.Il meurt à Belley en 1178, laissant à l’Église de France et à l’ordre des Chartreux l’exemple d’un homme qui a su conjuguer silence et parole, contemplation et action, autorité et obéissance.

Avec Nominis

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